Son nom de scène, Foly Nédy mais ses proches l’appellent Situ-Yrata Bénédicte. Elle est l’une des rares artistes togolaises à s’adonner à la musique lyrique classique-moderne. En 2010, elle a représenté le Togo à un grand concours musical sur le plan africain, « Africastar ». C’était le point de départ du désir de faire une carrière artistique solo. Aujourd’hui, Foly Nedy chante à de grands événements partout en Afrique de l’Ouest. Elle partage avec Ekinamag son aventure dans cet univers singulier où rigueur et application se conjuguent dans une volupté sonore atypique. Lisez plutôt :
Veuillez-vous présentez-vous à nos lecteurs, svp ?
Je suis une artiste chanteuse lyrique classique-moderne et afro, togolaise, nommée sur scène Foly Nédy mais les intimes m’appellent Situ-Yrata Bénédicte ou Bénédicte Folly.
Parlez-nous de votre passion pour la musique. Avez-vous fait une école de musique?
J’ai longtemps été une interprète autodidacte.J’étais dans la chorale classique de l’école de musique de la Belle mélodie où j’étais une soliste soprano. Ce rôle m’a permis d’apprendre de nombreux morceaux classiques et de me former dans ce sens…écouter et reproduire. Je n’ai pas pris des cours de chants, ni de musique, juste soliste soprano dans la chorale de l’école de musique où nous apprenions et interpretions des chants classiques.
Opéra, expliquez-nous d’abord ce genre musical et sa spécificité. Ensuite, dites-nous pourquoi, il vous passionne particulièrement ?
C’est un chant prenant sources en occident et qui est généralement une représentation dramatique et théâtrale d’où les opérettes. C’est un genre musical qui respecte des règles strictes et précises où même les libertés sonores sont carrées et ordonnées contrairement au jazz ou au chant moderne et afro. Il demande du coffre et une prédisposition des cordes vocales, surtout pour les sopranis colloratures et les ténors qui atteignent les notes les plus aiguës et puissantes, une maîtrise du souffle et du diaphragme et une projection mentale des notes à émettre.
J’ai opté pour ce genre car mon père m’a fait intégrer une chorale de chants classiques à Lomé, l’école de la belle mélodie dirigée par un oncle, M.David Coquerel où j’étais soliste soprano, puis ce genre a pris le dessus sur le chant moderne et afro gospel surtout, que j’interprétais avant d’intégrer la chorale classique de l’école de musique la Belle mélodie.
Êtes-vous intéressée par d’autres genres musicaux?
Oui, je suis de fait aussi une interprète de chants gospels, modernes et afro.
Quelles sont les artistes que vous interprétez souvent ? Et pourquoi?
Ils sont nombreux, mais je citerai deux de chaque genre dans le chant classique : il y a les œuvres de Mozart, de Beethoven (afro) ; Bella Bellow, Miriam Makeba (moderne) ; Withney Houston, Mariah Carey (gospel) … J’aime simplement ce que leurs voix et paroles m’inspirent…un sentiment et un ressenti inexplicable.
Parlez-nous de votre carrière de femme artiste et des grands succès dont vous êtes fière
Je rends grâce au Seigneur pour mon petit parcours et je lui rends gloire pour tout ce qui a pu bien marché jusqu’ici. J’ai encore du chemin si Dieu me prête vie et me fait grâce, je ne saurai de fait, m’approprier les mérites qui reviennent à celui qui nous fait don de tout ce que nous avons pour sa gloire et son œuvre sur terre.
Je reste dans la logique d’accomplir ma part de mission sur terre et qu’il daigne approuver mon travail pour lui, je n’ai aucun mérite, merci infini à Dieu.
Quels sont les obstacles que vous rencontrez souvent ?
C’est très difficile de compter sur des soutiens potentiels et c’est parfois pénible de s’auto produire mais le Seigneur fait grâce et ouvre des portes saines en son temps. Cela demande énormément de patience et de foi mais la finalité en vaut le sacrifice.
C’est aussi déplorable de constater des rivalités entre artistes et des agissements malsains pour freiner ceux qui cherchent à se lancer et ceci se passe dans tous les domaines d’ailleurs malheureusement…Mais je prie que le Seigneur touche les cœurs et que nous soyons solidaires, que nous nous aimions entre nous et que nous recherchions le bien et la réussite de tous pour la gloire du Seigneur à qui seul reviennent tous les mérites.
En 2010, vous aviez à l’époque participé à un grand concours musical sur le plan africain, « Africastar ». Quel rôle cette expérience a-t-elle joué dans votre carrière ? Avez-vous participé à d’autres compétitions par la suite?
J’ai participé à ce concours grâce à une grande sœur, Paula Demissi Atchina, la fille du feu grand comédien et banquier Gaglo. C’était le point de départ du désir de faire une carrière artistique solo. C’était ma première scène lumière, j’ai fait de belles rencontres et surtout énormément appris au cours de cette belle aventure qui avait duré 3 mois.
Je n’ai plus souhaité participer par la suite à d’autres concours car étant anti compétition…Pour Africa star, j’y étais surtout pour faire honneur à Paula Demissi Atchina qui s’était donnée pour m’accompagner dans cette aventure.
Quelles sont les grandes scènes musicales que vous avez partagées à ce jour?
Plusieurs en Afrique de l’ouest.
Notre magazine parle de femmes et de jeunes filles, si vous avez un message à leur délivrer, ce sera lequel ?
C’est de ne jamais baisser les bras, de se battre et forger leur mental pour ne jamais dépendre de rien, ni de personne, uniquement du Seigneur, garder leur valeur et leur dignité, quelques soient les chutes, challenges et ce que les cultures étrangères déteignent sur les nôtres, toujours rester ferme sur les valeurs morales à transmettre à nos enfants.
Merci infiniment pour la visibilité que vous m’offrez, merci à votre magazine, à tous vos lecteurs, à tous ceux qui de par le monde me soutiennent et à Dieu avant tout.
Propos recueillis par Ida Badjo