Une jeune femme Turque a révélé avoir été mariée de force à l’âge de six ans au sein d’une puissante confrérie religieuse. Le procès de cette affaire qui ébranle la Turquie a débuté ce lundi.
Connue sous les initiales H. K. G., la jeune femme de 24 ans, avait déposé une plainte en 2020. Fille d’un chef d’une confrérie religieuse, elle accuse son père de l’avoir mariée religieusement dans son enfance à l’un de ses disciples âgé de 29 ans, au début des années 2000. Elle explique dès lors, avoir subi des abus sexuels.
L’accusation contient des preuves notamment des photos et des enregistrements de conversations entre la plaignante et son mari. Le procureur a requis près de 68 ans de prison contre ce dernier et 22 ans contre les parents.
Notons qu’il aura fallu deux ans à la justice turque pour arrêter les principaux suspects de cette affaire.
Le mariage des enfants – le mariage avant l’âge de 18 ans – constitue une violation des droits de l’homme. Bien que des lois l’interdisent, cette pratique néfaste reste très répandue.
Selon l’UNFPA, une fille sur cinq à travers le monde est mariée ou en union avant l’âge de 18 ans. Dans les pays en voie de développement, cette proportion s’établit à plus du double, avec 36 % des filles mariées avant l’âge de 18 ans et 10 % avant l’âge de 15 ans.
Le mariage d’enfants peut donner lieu à une vie entière de souffrances. Les filles qui se marient avant leur 18e anniversaire ont moins de chances de poursuivre leur scolarité et sont davantage exposées aux violences familiales.
Les spécialistes indiquent que les jeunes adolescentes sont plus susceptibles de mourir des suites de complications lors de la grossesse et à l’accouchement que les femmes de 20 à 29 ans, et le risque pour les enfants d’être mort-nés ou de mourir dans leur premier mois de vie est plus élevé.
Rachel Doubidji