Il y a des personnes extraordinaires qui embrassent des causes corps et âmes pour se rendre le plus utile possible à la société. C’est l’exemple de LAMADOKOU Abla Germaine qui a senti très tôt que vivre sa vie revient à la mettre au service des enfants. Ces êtres pour qui sa bonté est un refuge et une consolation. Situé à Sagbado, à la périphérie de Lomé, son orphelinat « vio dada » créé en 2013 est aujourd’hui le lieu d’accueil d’une soixantaine d’enfants en difficulté. Dans ces lignes, EkinaMag a bien voulu mettre en lumière son combat.
Depuis plus d’une dizaine d’années, elle s’est mise au service des enfants vulnérables, démunis pour leur apporter du réconfort et un toit. Tout a commencé depuis sa tendre jeunesse où cette femme au cœur d’or rêvait d’avoir une grande famille pour être entourée de beaucoup d’enfants. La nature en décidera autrement. De la douzaine qu’elle espérait, Germaine n’aura qu’une seule fille. Cependant, la grande passion pour la proximité avec les enfants va l’inciter à accueillir particulièrement les enfants moins favorisés certains après-midis à son domicile pour des séances de louanges et de jeux pendant lesquelles, elle leur offrait des friandises, des cahiers, des habits au besoin.
Sa vocation a ainsi commencé par se dessiner. Cette habitude a suscité le nom « vio dada » (la maman des enfants) par lequel beaucoup ont commencé par la désigner. Après plusieurs sollicitations des uns et des autres d’ouvrir un orphelinat pour offrir une famille à ces enfants qui ne voyaient plus en elle qu’une maman, pression à laquelle elle essayait de résister, son domicile finira par devenir un foyer pour ces enfants.
Très rapidement « vio dada » est submergée par les demandes de part et d’autres pour accueillir des bébés, de jeunes enfants parfois des jeunes en quête de repères qui ne savent pas où vivre. La mission devenait délicate et trouver des ressources commençait par poser de sérieux problèmes.
« Arriver à s’occuper de quelques gamins est une chose, s’occuper des dizaines de personnes dont des bébés qu’on me ramenait de partout en est une autre. J’étais devenue depuis lors une ‘’mendiante’’ auprès des amis, de ces bonnes volontés pour nourrir ces enfants confiés à mes soins. Je ne peux pas les refouler quand les gens viennent vers moi. Et la providence agit toujours », affirme-t-elle.
Après des années, l’orphelinat vio dada incubé par l’association ‘’Eveil du monde’’ héberge actuellement une soixantaine d’enfants. Des personnes de bonnes volontés se sont jointes à cette mission en aidant à s’occuper d’eux.
La scolarisation, leur entretien et épanouissement est dorénavant une charge exigeante qui nécessite plus de moyens et plus de personnel. Les associations, les églises, les généreux donateurs se mobilisent pour soutenir ce projet de préservation de l’enfance malheureuse.
« Nous n’avons pas de subventions quelconque, nous vivons exclusivement de dons. Je prie toujours le Seigneur de nous envoyer de bons cœurs et des personnes bienveillantes pour continuer cette mission. Tous ceux qui m’appuient dans ce sacerdoce sont aussi dévoués et passionnés pour la cause des enfants. Un orphelinat relève de notre responsabilité à tous. Qui peut savoir si l’un des siens ne se retrouvera un jour dans ce refuge. Ce n’est pas du tout facile mais quand on voit ce que ces enfants qui arrivent ici totalement désemparés, amaigris et malades deviennent après, on se rend compte de l’importance de ce que nous faisons. Nous pensons l’humanité blessée et malheureuse. Que Dieu continue de bénir tous ceux-là qui ne cessent de nous soutenir et ceux qui vont le faire », implore Germaine LAMADOKOU.
La difficulté majeure à laquelle fait face l’orphelinat actuellement est le problème de places pouvant contenir tous les enfants. Pire, l’orphelinat est sommé de libérer les lieux d’ici juillet pour des raisons de travaux.
En effet, le nombre sans cesse grandissant oblige à trouver un meilleur cadre pour les enfants. Une véritable urgence pour laquelle, la responsable des lieux lance un appel : « Nous vivons dans une maison qui suffit à peine à nous abriter. Maintenant, nous sommes obligés de quitter les lieux d’ici juillet pour des raisons de travaux. C’est une situation très difficile qui me créée des insomnies. Comment trouver les moyens de louer un cadre propice pour ces enfants ? C’est assez compliqué et nous ne pouvons que nous tourner vers tous pour voler à notre secours. Notre rêve est d’acquérir un terrain et y construire notre orphelinat avec une école, des dortoirs, une infirmerie et réserver un espace pour des cultures maraîchères destinées à l’auto consommation ».
L’appel est donc lancé à toute personne et structure qui pourraient apporter sa contribution à construire des logements adéquats pour ces orphelins.
Seyram kossivi