Journaliste sportive depuis plus de 20 ans, Elisabeth GOLI fait partie des premières femmes en Côte d’Ivoire à couvrir une coupe du monde. Actuellement sur le front pour rendre compte dès le début de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se tient dans son pays, l’ex Présidente de l’Association des journalistes sportifs de Côte d’Ivoire et la Présidente en exercice de l’Union des femmes reporters d’Afrique retient l’attention d’EkinaMag. Pour ce mois de Février 2024, elle est notre « audacieuse du continent ».
Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Elisabeth GOLI, journaliste sportive depuis 23 ans. J’ai été Présidente de l’Association des journalistes sportifs de Côte d’ivoire. Actuellement je suis Présidente de l’Union des femmes reporters d’Afrique, je suis également rédactrice en chef adjointe du magazine féminin « BLAMO’O » et d’Opéra News en Côte d’ivoire.
Qu’est ce qui a motivé votre choix de journaliste sportive ?
Il y a plusieurs raisons. J’ai constaté qu’il y avait peu de femmes dans le domaine, je voulais y inscrire mon nom et l’autre raison est ma passion pour le sport. Je n’ai pas eu la chance de pratiquer le sport très tôt mais dès que j’en ai eu l’occasion, je l’ai saisie toute suite et je pratique plusieurs disciplines telles que le tennis, la natation, le taekwondo etc. J’ai dû même démissionner d’une entreprise dans laquelle je travaillais et où j’étais bien traitée juste parce que je voulais vivre une compétition internationale qui se déroulait et dont je n’avais que les résumés. Rendre compte d’un évènement sportif et aider les femmes du milieu par des formations et contribuer au développement du sport féminin en général, c’est pour moi, une grande passion, c’est carrément une partie de moi.
Quel a été le parcours ?
Cela n’a pas été facile. Il faut dire que j’ai du arracher certaines choses parce que j’étais décidée à les avoir. Je me suis imposée parce qu’il y a eu beaucoup de difficultés mais à chaque fois je me disais que personne ne m’a imposé ce métier et personne ne m’y fera sortir. C’est en même temps beaucoup de joie car j’ai voyagé énormément avec les athlètes et les joueurs. J’ai été sur tous les continents et je fais partie des premières femmes en Côte d’Ivoire à couvrir une coupe du monde et d’ailleurs j’en ai couvert plus que tous les journalistes de même que les jeux olympiques. C’est une satisfaction.
Avez-vous les coudées franches pour évoluer dans ce monde qui est majoritairement masculin ?
Je n’ai pas eu les coudées franches mais j’ai travaillé dur pour les avoir. Comme je l’ai dit, j’ai dû arracher certaines choses. Je me rappelle, lors d’une coupe du monde, malgré l’accréditation certains ne voulaient pas que je couvre l’évènement. J’ai dû m’imposer. Il y a eu beaucoup de situations ainsi. Et je suis très têtue de nature et quand je tiens à quelque chose, je me bats pour cela. Ce métier est assez contraignant et pendant qu’on peut faire quelque chose, il faut foncer.
Y a-t-il beaucoup de femmes journalistes sportives actuellement en côte d’ivoire ?
J’avoue que je ne peux donner une approximation exacte. Mais, il faut reconnaître qu’il y en a plusieurs de nos jours. Elles s’activent beaucoup que ce soient sur les plateaux ou sur le terrain.
Quels sont les défis à relever pour les femmes journalistes sportives aujourd’hui ?
D’abord il y a les stéréotypes contre lesquels il faut lutter. Il faut pour les femmes aller à la parité. Ensuite, il faut la persévérance. La femme doit travailler doublement. C’est le triste constat. Ce qui est facilement pardonné à un homme dans le métier l’est moins pour la femme. Il faut tenir.
Quelques photos professionnelles dans lesquelles figurent la journaliste Elisabeth GOLI
Quels conseils pourriez-vous donner à une femme qui veut évoluer dans le journalisme sportif ?
D’abord, il ne faut pas avoir peur d’embrasser la carrière de journaliste sportive. Ensuite, il faut se rendre à l’évidence que dans ce métier, il n’y a pas de week-end end. Si tu aimes te faire plaisir les weekends end et tu ne peux les sacrifier alors ne t’y aventure pas. La lecture est également indispensable pour avoir la culture générale adéquate surtout les journaux sportifs et chercher à maîtriser la culture sportive. Il faut s’informer et renforcer les connaissances en la matière. Les relations humaines jouent beaucoup donc garder de bonnes relations avec les collègues mais ne pas oublier d’imposer le respect.
Avez-vous eu une référence, un modèle qui vous a inspiré ?
Non pas exactement parce que les femmes qui ont évolué au début dans le domaine ont été moins charismatiques. Bien que j’aie été marqué par un journaliste qui commentait le cyclisme à l’époque d’une manière particulière que j’appréciais. En vrai, je suis mon propre modèle.
Interview réalisée par Ida Badjo