Viols, fuite de responsabilités, bastonnades dans les foyers…la liste est longue en ce qui concerne les violences basées sur le genre (VBG) dans le canton de Baguida (banlieue Sud-est Lomé). La situation s’amenuise depuis quelques mois avec la mise œuvre, par l’ATBEF, dans la localité, d’un projet Financé par le Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL). Une réunion de coordination avec les partenaires associés localement au projet a permis, vendredi 29 janvier 2021, de faire le point sur la mise en œuvre de l’initiative.
Le projet « Renforcer la riposte des jeunes filles, des femmes et des leaders communautaires dans la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les zones Baguida et Gbétsogbé », a eu beaucoup d’impact sur la communauté. Les témoignages des membres des cellules locales de lutte contre les VBG mises en place dans la localité par l’ATBEF en disent beaucoup.
« Le projet nous a vraiment aidé. Des gens nous ont soumis des doléances, des cas que nous avons triés conformément aux violences basées sur le genre. Nous avons présenté certaines dames à l’ATBEF qui étaient sous violences comme des cas d’abandons, de fuite de responsabilités de certains maris qui ont laissé les enfants aux soins de leurs femmes et certaines femmes qui sont violemment battues dans le foyer », a exposé Aholou Komi, conseiller de la Cellule ATBEF Baguida au cours de cette réunion qui a connu la présence des autorités traditionnelle, sécuritaire, sanitaire et communale.
Pour sa part, Mme Mayikpo Diane, Assistance sociale à Baguida, a fait savoir que la localité est une zone rouge en matière d’insécurité en général et des VBG en particulier dans toute la préfecture du Golfe. « Dans nos rapports, c’est Baguida qui a toujours plus de cas que les autres communes surtout les cas de violences physiques. Pour les violences basées sur le genre, on enregistre, dans un mois, au moins 15 à 17 cas. Le cas le plus récurent c’est la fuite de responsabilité des maris », a-t-elle renseigné de son côté.
Il est à noter que les deux cellules mises en place par l’ATBEF à Baguida et Gbetsogbe travaillent de concert avec l’Affaire sociale, la chefferie traditionnelle et la gendarmerie pour renverser la tendance. « Il y a une franche collaboration avec les Cellules mises en place par l’ATBEF. A chaque fois qu’elles ont un dossier qui les dépasse, elles nous les réfèrent et ensemble nous traitons ces cas », a confié Mme Mayikpo Diane.
Les difficultés n’en manquent pas !
Certains chefs de ménages sont très violents. Ce qui entrave le travail des membres des cellules et de l’Affaire sociale. « Parfois vous les invités, ils ne répondent pas. Il y a certains cas où des hommes ont tendance à venir frapper leur femme dans nos locaux ; là on fait appel à la gendarmerie », a livré Mme Mayikpo Diane.
Toutefois, un bilan satisfaisant se dégage déja à un mois de la fin de ce projet lancé en octobre 2020. « D’une manière générale, nous sommes satisfaits par rapport à la mise en œuvre du projet parce que dans les localités de Baguida et de Gbetsogbé les gens connaissent maintenant ce que c’est que les violences basées sur le genre, les causes, les conséquences et les moyens pour une prévention », s’est réjoui M. Merveil BAKA, Assistant Social à l’ATBEF.
Atha ASSAN