Juriste de formation et diplomate de carrière, Audrey k. KOUBODENA est cheffe de la division des projets de la diaspora au Ministère des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur. Elle est aussi bloggeuse et enseignante vacataire dans deux universités privées à Lomé. Mandela Washington Fellow 2022, la jeune femme a été formée pendant six semaines, au sein de Howard University à Washington DC avec 24 autres lauréats africains, sur les fondamentaux du leadership civique, la gestion des projets, le networking, le bénévolat… Audrey KOUBODENA est notre femme inspirante de la semaine. Lisez plutôt !
Diplomate depuis combien de temps ? Que retenir de votre parcours professionnel ?
Je suis diplomate depuis 9 années. De mon parcours professionnel, on peut retenir que j’ai commencé comme fonctionnaire stagiaire en 2013. J’ai été successivement chargée d’études à la direction de l’intégration africaine et à la direction de la coopération internationale. Depuis 2019, j’assume les fonctions de cheffe de division au sein de la direction des Togolais de l’extérieur. J’assume mes tâches quotidiennes avec professionnalisme et responsabilité.
Votre travail est-il en adéquation avec vos études ?
Je suis titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en droit public fondamental. Je suis aussi diplômée de l’Ecole nationale d’administration du Togo (ENA), Cycle 3, en option diplomatie. Oui, je peux affirmer que mon travail est en adéquation avec mes études. J’exerce la profession pour laquelle j’ai été formée. En effet, en choisissant de passer le concours de l’ENA, option diplomatie, je savais que je serai affectée au Ministère en charge des affaires étrangères à la fin de la formation. C’est le cas dans la plupart des pays francophones. Je suis dans la pratique de ce que j’ai étudié.
Dans le cadre de votre profession, vous avez pris part à diverses formations internationales, parlez-nous en !
J’ai eu la chance de participer à plusieurs formations qui m’ont permis d’améliorer mes connaissances sur des questions diverses et de me perfectionner. Ces formations m’ont aussi édifié sur l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie professionnelle afin d’actualiser mes compétences. J’ai eu la chance de suivre le cours régional de droit international des Nations Unies pour l’Afrique, organisé par le bureau des affaires juridiques de l’ONU à l’endroit des diplomates, magistrats et enseignants du droit international en 2019 à Addis Abeba. J’ai également pris part à l’académie des jeunes professionnels de Nuremberg sur le droit pénal international la même année en Allemagne. Par ailleurs, j’ai auparavant pris part à différentes formations en Inde, en Chine, en Thaïlande, en Egypte et au Sénégal. Ces formations sont régulièrement organisées par ces pays dans le cadre de la coopération afin de renforcer les capacités des participants sur des thématiques d’actualité. De façon résumée, j’ai été formée sur la diplomatie économique, le rôle et les missions des diplomates au 21ème siècle, la conduite des affaires internationales, la promotion des femmes, la coopération bilatérale et la gouvernance des ressources naturelles entre autres.
Très active dans la vie associative, dites-nous quelles sont les organisations dans lesquelles vous militez ?
Le Centre pour la gouvernance démocratique et la prévention des crises (CGDPC) est la première association dans laquelle je suis active depuis près de 10 ans. Je suis aussi membre de JUVENT AIDE, une association engagée dans l’éducation des enfants, la promotion de la lecture et des valeurs civiques. Je suis aussi membre de l’association togolaise pour la promotion des droits de l’homme, du collectif Forzasisters et du réseau des anciens participants des cours régionaux des Nations Unies et de l’académie de Nuremberg.
Le blogging est l’une de vos passions, parlez nous en !
Je me suis lancée dans le blogging en 2017 sur recommandation d’un ami. Depuis cette date, j’ai publié une centaine de billets pour partager mes réflexions sur des sujets d’actualité en lien avec la société, l’actualité internationale, les sports et de plus en plus mes lectures. En 2020, J’ai rejoint la plateforme Mondoblog de la communauté des blogueurs francophones après avoir été sélectionnée suite au concours lancé par la Radio France Internationale à cet effet. A la date d’aujourd’hui, j’ai deux blogs audreyjoyceblog.wordpress.com et naka.mondoblog.org que j’essaie d’animer tant bien que mal.
Quelle place occupe la lecture et l’écriture dans votre vie ?
La lecture occupe une place privilégiée dans ma vie, ainsi que l’écriture. C’est depuis l’enfance que je me suis attachée à la lecture et à l’écriture. C’est la lecture qui m’a conduit à l’écriture et au blogging. J’aime lire et faire lire. J’encourage tout le monde à lire, particulièrement les plus jeunes. La lecture a été aussi importante dans mon parcours scolaire et universitaire. C’est la raison pour laquelle j’invite les plus jeunes à se mettre à la lecture. C’est encore plus important à l’ère du numérique. Aujourd’hui encore, il ne se passe pas un seul jour sans que je ne lise. Lire fait tout simplement parfait de mon quotidien. Je lis pour apprendre et me former et j’essaie d’écrire de plus en plus pour partager avec ma communauté.
Mandela Washington Fellow 2022, racontez-nous brièvement cette expérience
Le Mandela Washington Fellow 2022 a été une expérience passionnante et édifiante sur plusieurs plans. J’ai d’ailleurs consacré deux articles à la question sur mon blog. Pendant six semaines, au sein de Howard University à Washington DC avec 24 autres lauréats africains, j’ai été formée sur les fondamentaux du leadership civique, la gestion des projets, le networking, le bénévolat, comment identifier ses talents et les capitaliser pour en faire des forces. J’ai également eu l’opportunité de visiter différents services publics afin d’approfondir mes connaissances des Etats Unis d’Amérique en me plongeant au cœur des administrations, en discutant avec des responsables et en découvrant les lieux, leurs histoires et leur fonctionnement. J’ai ainsi découvert le Martin Luther King Memorial, le Capitol Hill, le Musée national de l’histoire et de la culture afro américaine, l’USADF, l’USAID, la mission de l’Union Africaine aux USA, le centre d’études stratégiques sur l’Afrique, pour ne citer que ceux-là. Pendant ces six semaines, j’ai beaucoup appris sur l’importance de maitriser la langue anglaise, de savoir parler en public, de pouvoir se présenter et présenter son projet en un court temps et la capacité à pouvoir établir des contacts et créer des liens. J’invite donc les jeunes à postuler pour ce programme.
Être une femme et réussir n’est pas du tout facile dans nos sociétés. Comment avez-vous fait pour être au niveau où vous êtes aujourd’hui !
Pour être à ce niveau, je peux commencer en disant que j’ai pris mes études au sérieux dès l’enfance grâce à l’encadrement de ma famille. La détermination, la discipline et la focalisation m’ont été d’une grande aide pour atteindre mes objectifs. Depuis que j’ai commencé à travailler, je continue par me former en me disant qu’il y aura d’autres défis et à viser l’excellence. J’encourage les jeunes à prendre leurs études au sérieux et à se former constamment. Je pense que la réussite est un processus dynamique et qu’il est important de continuer par donner le meilleur de soi à chaque étape de sa vie.
Un mot aux jeunes filles qui vous lisent
À toutes les jeunes filles, je souhaite de la persévérance, de la détermination et la quête de l’excellence. Vouloir c’est pouvoir et avec abnégation, discipline et persévérance, les objectifs seront atteints. J’invite les jeunes filles à connaitre leurs priorités, à croire en leurs potentiels et à travailler pour que leurs rêves deviennent réalité.
Merci à EkinaMag
Interview réalisée par Hélène DOUBIDJI