Derrière Panem Africa, une organisation humanitaire qui prend beaucoup d’initiatives en faveur des couches défavorisées, se cache une femme dévouée qui ne tarit point d’ingéniosité pour diversifier autant que possible les approches de proximité avec la population. Celle-ci ne manque pas d’ambition pour une meilleure qualité de vie des enfants démunis, des jeunes filles et femmes en milieux défavorisés. Dans cet entretien, nous vous faisons découvrir Rose ASSIOM, la femme à la tête d’une structure qui répond aux besoins essentiels avec une extraordinaire motivation.
Présentez-vous brièvement à nos lecteurs
Je suis Rose ASSIOM, présidente de l’Association Panem Africa. Une organisation apolitique, à but non lucratif, engagée pour voler au secours des populations défavorisées à travers un accompagnement holistique, permettant de garantir à celles-ci, un développement intégral et durable.
Parlez-nous encore un peu plus de votre association?
Notre vision est de réduire les inégalités sociales et économiques partout dans le monde en commençant par le Togo, et de permettre surtout à chaque enfant de s’épanouir pleinement au sein de sa famille.
Notre mission est de contribuer à améliorer les conditions de vie des enfants, surtout des jeunes filles des milieux défavorisés.
Pour y arriver, nous avons défini quatre objectifs :
- Favoriser l’accès à de meilleurs soins de santé primaires aux enfants et aux jeunes filles des familles démunies
- Œuvrer en faveur de la scolarisation des enfants et des jeunes filles des familles démunies
- Promouvoir la formation professionnelle des jeunes filles des familles démunies
- Assurer la prise en charge morale, matérielle et financière des enfants et des jeunes filles des familles démunies
Pourquoi avez-vous décidé d’œuvrer dans le social?
Le social, je dirai que c’est une vocation pour moi. C’est ce que je sais faire le mieux. Après mes études et diplômes, j’ai fait des formations en ligne en matière de gestion des projets sociaux.
Je ne peux pas vivre sans soutenir les personnes dans le besoin, tant que j’ai les moyens. Depuis que PANEM est créé, mon salaire de la fin du mois sert en grande partie à payer les charges de l’association. Je n’attends pas forcément des dons avant d’avancer. Je me sens rassasiée quand je vois qu’une personne dans le besoin a pu trouver une solution grâce à PANEM-Africa.
Vous organisez chaque année une campagne de collecte de kits scolaires au profit des élèves démunis. Comment se passe cette campagne?
En effet, nos interventions sont structurées en quatre domaines principaux : l’éducation et la formation technique et professionnelle ; la santé et le VIH-SIDA ; l’accessibilité et l’inclusion ; l’environnement.
En particulier, notre engagement dans le secteur de l’éducation et la formation technique et professionnelle consiste à l’accompagnement du système, en prenant en charge les apprenants en cours de formation et en œuvrant pour qu’ils puissent recevoir une formation de qualité.
Depuis 2012, nous avons soutenu à chaque rentrée scolaire, des élèves en difficultés en prenant en charge les frais de scolarité, les frais de répétition, les frais de location des chambres de certains, les fournitures scolaires, les tenues scolaires et de sports, les soins… À ce jour, ce programme compte plus de 870 bénéficiaires de part et d’autre du pays, dont 430 de sexe féminin.
Ceci a été possible grâce aux dons privés directs, dons d’entreprises et des appuis financiers que nous mobilisons chaque année. Cette année, nous espérons soutenir la scolarisation de 500 enfants orphelins et nécessiteux dans trois villages reculés, en y associant une nouvelle composante : « appui-qualité », qui consiste au renforcement des capacités managériales et d’encadrement des formateurs des élèves bénéficiaires. Les bénéficiaires sont souvent identifiés avec une forte implication des acteurs éducatifs (directeurs, enseignants, comité des parents d’élèves) et des acteurs communautaires, à travers des témoignages.
La campagne de collecte de kits scolaires pour cette édition est toujours en cours, et toute personne désireuse de donner la chance à un enfant défavorisé de faire une bonne rentrée des classes peut nous contacter aux adresses suivantes:
Tél : +228 90 08 78 77 / +228 96 66 66 11
E-mail : panemafrica@gmail.com / hello@panemafrica.org
Expliquez-nous les différentes actions que vous faites à l’endroit des femmes par le biais de votre association !
Nos interventions dans ce cadre, concernent les femmes vivant dans la grande précarité : femmes portefaix, revendeuses, maraichères, cultivatrices, transformatrices de produits agrosylvopastoraux… Ces femmes sont à certains endroits, chefs de ménages et travaillent durs, se battent au quotidien en cachette pour se prendre en charge et subvenir aux besoins de leurs familles ; se sacrifient pour que leurs enfants aillent loin dans les études.
Nous avons, à cet effet, un programme qui permet d’honorer et de valoriser ces femmes ; de renforcer leur autonomisation à travers des conseils et assistances, et en les aidant, à identifier des projets collectifs et à obtenir leur financement.
Pensez-vous que l’engagement de la femme soit très important pour la cause sociale ?
Au prime abord, nous devons chercher à comprendre d’abord ce qu’est en réalité une cause sociale ; et dans ce sens, nous pourrons la définir comme un ensemble d’intérêts collectifs à défendre.
Par ailleurs, personne ne peut nier l’énorme valeur et potentialité que la nature même a conféré à la femme ; et nous reconnaissons tous que la femme a toujours été une force motrice pour la société. La femme pense, conçoit, bâtit, éduque ; elle joue donc un rôle social primordial.
Revenant alors à la question, face à la cause sociale, oui l’engagement de la femme est capital. Les femmes qui ont aujourd’hui une certaine responsabilité au sein de la société continuent de prouver que lorsqu’une femme dirige, elle est capable de conduire à des changements transformateurs dans sa communauté et dans le monde entier, car la femme en général a le sens de l’innovation et possède des prédispositions pour une bonne gestion.
C’est donc aussi la raison qui nous motive aujourd’hui dans notre lutte pour redéfinir la place des femmes, et leur participation à des prises de décisions dans un partenariat hommes-femmes.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre engagement ? comment arrivez-vous à les surmonter ?
La difficulté majeure rencontrée est essentiellement liée à la rareté des financements, et cette situation empêche souvent notre organisation de secourir efficacement les populations et d’atteindre en conséquence ses objectifs.
Cependant, Panem Africa étant une structure suffisamment crédible et digne de confiance, nous nous proposons de travailler à mieux mobiliser auprès des partenaires, les ressources qui nous permettront de densifier nos interventions en faveur du groupe cible visé.
Nous marquons ainsi notre disponibilité à travailler en collaboration avec tout partenaire au développement, toute ONG tant nationale qu’internationale afin de secourir les populations actuellement en difficulté.
Si vous avez des conseils à donner aux jeunes filles aujourd’hui, que leur diriez-vous ?
Je demanderai à nos jeunes filles de donner de l’importance aux études, car l’éducation contribue fortement à leur émancipation. En plus, qu’elles aient de la patience et de la persévérance car ces qualités conduisent à la réalisation des espérances. Pour finir, qu’elles préservent leur dignité et cherchent à cultiver de bonnes valeurs.