Une dame, couturière de profession, domiciliée à Lomé est violée par un « infirmier » censé lui faire des traitements. Voici les faits qui sont à condamner!
« Quand j’ai vu ses fesses, je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête », ce sont, entre autres propos lâchés par l’accusé, le nommé Komi Justin, infirmier accoucheur qui s’est contredit par la suite, au cours de l’audience tenue dans la soirée de ce 19 octobre 2022 à la Cour d’appel de Lomé où il a été jugé.
En effet, les faits remontent à Mai 2018. La victime fait la connaissance de l’infirmier, six mois plus tôt. Ils se sont vus chez un réparateur de téléphone portable où ils ont échangé de numéros et gardé le contact.
Dans la journée du 22 mai 2018 précisément, la couturière avait eu un malaise et appelle l’infirmier pour qu’il vienne lui faire un traitement. Arrivé, au lieu de lui faire des soins adéquats, l’infirmier lui a plutôt administré des produits qui ont plongé la dame dans un sommeil. À son réveil aux environs de 17 heures, elle trouve curieusement la présence de sperme dans son organe sexuel. Et l’infirmier, la seule personne à qui, elle peut demander des explications n’est plus là. Il a pris la poudre d’escampette et ne reviendra plus. Il a également refusé de décrocher aux appels de la femme.
Dans l’incapacité de le joindre, cette dernière est alors allée dénoncer les faits à la Police. Suite aux recherches, le violeur est interpellé le 2 juin 2018 et déféré devant le Procureur de la République pour viol par administration d’un somnifère.
Par enquête préliminaire devant le magistrat instructeur, Komi Justin a reconnu avoir administré à la dame un traitement de paludisme de 2 ampoules du produit nommé Artemether, auquel il a ajouté d’autres produits qui ont endormi la dame.
Toutefois, les déclarations de l’accusé ont varié le jour de l’audience. Une situation (contradiction dans les propos) qui a obligé l’avocat général à prononcer contre lui, 7 ans de prison et 2 millions d’amende. Toutefois, au retour de la délibération finale, la peine a été réduite de deux ans.
Komi Justin est donc déclaré coupable d’avoir à Lomé, préfecture du Golfe, le 22 mai 2018 par fraude (injection de somnifère), imposé des rapports sexuels à sa patiente contre son gré.
Ces faits sont constitutifs « de crime de viol punis par les articles 211 et 212 du nouveau code pénal. Entendu que la victime n’a pas comparu, il y a lieu de préserver ses droits, vu les articles 36, 37, 211 et 212 du nouveau code pénal, la Cour condamne l’accusé, Komi Justin à la peine de 5 ans de réclusion criminelle et à 2 millions de Francs CFA d’amende « , a prononcé le président de la séance qui précise que l’accusé « dispose de 8 jours francs pour se pourvoir en cassation contre le présent arrêt ».
Pour l’Avocat défenseur, Me Agnina Yacoubou, la peine prononcée contre son client est « normale ». « Il a eu le minimum, il aurait eu plus que cela vu les circonstances ; il a varié ce qu’il a dit en enquête préliminaire, il a reconnu les faits devant le juge d’instruction donc en venant devant la Cour d’assise pour nier les faits, c’est clair que cela ne pouvait convaincre personne, sauf si la victime avait été là et qu’elle a attesté. L’avocat général a requis 7 ans, il s’en est plutôt bien sorti », a-t-il commenté, à la fin du procès.
Pour précision, Komi Justin n’était pas un infirmier d’État. Il a arrêté ses études en classe de troisième, sans avoir obtenu le BEPC ; il a suivi ensuite une formation d’infirmier accoucheur sanctionnée par un certificat dans un cabinet médical.
Atha ASSAN