Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des Mutilations Sexuelles Féminines (MGF). Les MGF recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Cette journée instituée par l’ONU vise à sensibiliser les États et la société civile au sujet des MGF, et encourager les mesures pour y mettre fin. Rien qu’en 2023, 4,32 millions de filles dans le monde risquent de subir des mutilations sexuelles féminines, selon l’UNFPA.
Le Programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’élimination des mutilations génitales féminines a décidé que le thème de la Journée 2023 soit « partenariats avec les hommes et les garçons pour transformer les normes sociales et de genre afin de mettre un terme aux mutilations génitales féminines ».
Le thème de cette année invite à des partenariats durables avec les hommes et les garçons. Leurs voix et leurs actions peuvent transformer des normes sociales et de genre profondément enracinées, permettant aux filles et aux femmes de réaliser leurs droits et leur potentiel en termes de santé, d’éducation, de revenus et d’égalité.
Les mutilations génitales féminines (MGF) en effet, sont considérées au niveau international comme étant une violation des droits humains des femmes et des filles, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, ainsi que de leur droit à la vie quand on sait que ces pratiques ont des conséquences mortelles.
Il faut souligner que les filles qui subissent des mutilations génitales féminines font face à des complications à court terme, telles que des douleurs intenses, des saignements excessifs, des infections et des difficultés à uriner, ainsi qu’à des conséquences à plus long terme pour leur santé sexuelle et reproductive et leur santé mentale.
La prévalence des mutilations génitales féminines a diminué à l’échelle mondiale au cours des 25 dernières années. Selon les chiffres publiés par l’ONU, de nos jours, une fille a trois fois moins de risque de subir une mutilation génitale qu’il y a 30 ans.
Cependant, souligne l’institution, ces progrès sont menacés par les crises humanitaires telles que les épidémies, le changement climatique, les conflits armés et autres et cela pourrait entraver les avancées vers l’égalité des sexes et l’élimination des mutilations génitales féminines d’ici à 2030.
Au Togo, la pratique demeure, en dépit de l’existence d’une loi l’interdisant depuis 1998. L’État des lieux de la situation, présentée l’année dernière par
, révèle que dans la plus part des régions du Nord du Togo et dans certaines ethnies comme les Yanga, les Mossi, les Cotocoli, les Peuls et les Tchamba, les taux de prévalence évoluent en dent de scie.Pour promouvoir l’élimination des mutilations génitales féminines, des efforts coordonnés et systématiques, impliquant l’ensemble d’une communauté, sont donc nécessaires. Ils doivent être axés sur les droits humains, l’égalité entre les sexes et l’éducation sexuelle et porter une attention particulière aux besoins des femmes et des filles ayant subi de telles pratiques.
Cette année, l’UNFPA et l’UNICEF appellent la communauté internationale à s’associer aux hommes et aux garçons et à favoriser leur engagement pour accélérer l’élimination de cette pratique néfaste et faire entendre la voix des femmes et des filles.
C’est en 2012 que l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 6 février Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF).
Rachel DOUBIDJI