Elle restera l’une des candidates qui ont marqué la 8ème édition de la compétition d’art oratoire « les Joutes Verbales Francophones » (JVF). Sa détermination, son engagement et surtout ses prises de parole ont charmé le jury qui lui a décerné le trophée Kayi Dogbe pour l’excellence féminine. Binta NDIAYE partage avec EkinaMag, sa folie de vaincre.
Veuillez-vous présenter à nos lecteurs
Je suis Binta NDIAYE, l’économiste oratrice, la combinaison complexe mais particulière de la bienveillance, de l’intelligence, de la nostalgie, de la ténacité et de l’ambition. Je suis, lauréate du trophée kayi Dogbe de l’excellence féminine et 3ème vice-championne des Joutes Verbales Francophones, édition 2023.
Lauréate du Trophée Kayi Dogbe pour l’excellence féminine, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Cette distinction m’inspire la grandeur, la responsabilité et l’envie de me surpasser plus que je ne le faisais déjà. Et si je suis convaincue d’une chose, c’est qu’à ma manière, je ferai bouger plus d’une ligne pour contribuer à construire une Afrique meilleure.
Vous avez fait un très beau parcours lors de cette 8ème édition des Joutes Verbales Francophones, qu’est-ce qui vous a motivé autant ?
Je me suis toujours présentée comme étant l’économiste de formation et l’oratrice par passion. En cela, j’avais avant les Joutes Verbales Francophones (JVF) participé à des compétitions d’art oratoire. Mis à part la dernière compétition où j’ai été lauréate du 3ème prix, les autres n’ont pas vraiment été glorieuses pour moi. Je tenais à offrir le meilleur de moi-même pour démontrer ce dont je suis capable. Ce qui m’a amené à m’inscrire aux JVF et à chercher au fil de l’aventure à aller le plus loin possible. Oui, un rêve à partir du moment où j’ai vu de près comme de loin des orateurs se construire, briller et par la même occasion m’inspirer. Je me suis dite « Binta, celle-là c’est vraiment la dernière des compétitions, vas-y, lance toi et prouve à tous que tu es une bonne oratrice et que tu as ta place parmi tes pairs ». Chaque fois que j’arrivais en finale des précédents concours et que je le disais à mes amis, ils me demandent « Tu n’es pas fatiguée de participer au concours ? Nous on sait que tu maîtrises l’art oratoire. »Je leur réponds souvent qu’il me manque une reconnaissance. Et grâce aux Joutes Verbales Francophone, j’ai enfin obtenu cette reconnaissance.
Alors, revenons un peu sur vous et votre cursus académique
Je suis née à Libreville au Gabon, d’une mère togolaise et d’un père sénégalais. Je suis au Togo depuis mes 10 ans et aujourd’hui j’en ai 22. En 2017 j’ai eu mon BAC, série scientifique au collège Augustin PLANQUE ; ce qui m’a permis l’année académique suivante de poursuivre mes études à la FASEG à l’Université de Lomé. J’avoue qu’à la base, je me voyais beaucoup plus devenir un grand médecin, plus précisément une pédiatre tellement j’aime bien les enfants. Le destin en a décidé autrement, je suis titulaire d’un master en économie du développement spécialité économie monétaire. Je dois l’avouer que j’en suis vraiment fière.
Pour toi, que signifie l’excellence féminine ?
L’excellence féminine selon moi, c’est cette vertu de la femme de ne pas se contenter de l’acceptable mais de viser le formidable, à défaut de l’idéal. Une femme excellente, c’est celle qui rêve grand sans pour autant se limiter à ses rêves. Au jour le jour, la femme excellente s’évertue à faire avec passion tout ce qu’elle fait. Indépendamment de sa volonté, tout ne peut se passer comme prévu, mais elle sait se relever, se remettre sur ses deux pieds et poursuivre ce qu’elle a commencé. La femme excellente a l’humilité d’apprendre des autres, d’y ajouter sa touche personnelle et de produire quelque chose de beau.
Comptez-vous capitaliser ce prix en faveur de vos ambitions ?
Oui. Pour ce faire, je prendrai plus d’initiatives qu’avant en incarnant ce titre à travers mes faits, gestes pour plus d’impacts tant pour la jeunesse en particulier et la communauté toute entière.
Qui sont ceux qui vous ont soutenu tout au long de ce challenge ?
Ma famille, mes amis et des connaissances de dernières minutes. Mes parents et ma famille ne sont pas à Lomé mais ils faisaient tout pour être au courant des moindres détails de mon évolution dans la compétition. C’est vrai qu’au début, ils n’y croyaient pas trop car ne voyant aucune corrélation entre l’économie mon domaine et l’art oratoire et surtout que je revenais souvent bredouille lors des précédentes compétitions. Je me rappelle de ma sœur qui me disait que mon affaire d’art oratoire finalement ressemblait à de la marmaille et qu’elle espère que je ne suis pas devenue une marmailleuse (rire).
Par ailleurs, il y a eu cette étape à partir de laquelle il fallait voter puisque les votes représentent 30% dans la désignation du meilleur orateur comme de la femme d’excellence. C’est à ce niveau que j’ai compris l’importance d’être bien entourée. Du plus profond de mon cœur, je remercie tous ceux qui m’ont soutenue.
Quelle femme souhaitez-vous devenir ?
Je souhaite devenir la femme qui exagère non avec les mots mais avec les actions. Celle qui inspire d’autres jeunes, filles comme garçons. La femme qui jouera un rôle très important dans la construction de son pays et de ce continent.
Quelles sont vos perspectives ?
Mes perspectives, c’est me concentrer sur ma carrière d’économiste. D’ici Janvier 2024, il me faudra m’inscrire en thèse et poursuivre mon bout de chemin. Cela ne veut pas dire que je délaisserai l’art oratoire, non. Il sera plus question de lier la passion à la formation.
Un message pour ceux qui vous lisent et vous découvrent à travers Ekinamag
Je dirai qu’être audacieux, c’est bien mais être courageux l’est encore plus. L’audace nous permet de prendre des initiatives, le courage nous permet de faire face aux difficultés car en vrai, rien n’est facile et évident, rien ne se passe comme on veut. Il faut travailler comme des fous mais il est important de mettre la passion dans cette folie. Rêvons grand, donnons-nous les moyens de réaliser nos rêves. Hier est passé, demain est incertain, il n’y a qu’aujourd’hui qui nous appartient. Sur ce, aujourd’hui et maintenant, passons à l’action pour faire partie de la solution.
Interview réalisée par Seyram kossivi