Qu’est-ce qu’une Violence Basée sur le Genre (VBG) ? Quels types de violence qualifie-t-on de violences basées sur le genre ? Dans cet article, Ekinamag vous apporte des éléments de réponses, sur la base des propos de spécialistes.
Selon Djeri Tchagbele, assistant suivi-évaluation et chargé de projets à l’ATBEF, certaines violences à l’encontre des femmes ne peuvent pas être classées dans la catégorie de violences basées sur le genre.
« Prenons l’exemple d’une fille qui a volé et est battue par des garçons. Ce sont certes des garçons qui ont battu une fille mais il n’est pas ici question d’une violence basée sur le genre. En ce sens que si c’est un garçon qui a volé, il sera aussi battu », a-t-il expliqué, avant de préciser qu’ « il faut retenir qu’une VBG est une violence mais toutes les violences ne sont pas des violences basées sur le genre ».
Une violence basée sur le genre, explique M Djeri Tchagbele, c’est lorsqu’on exerce une violence sur un individu en raison de son genre. Il donne l’exemple d’une communauté qui refuse d’élire une femme comme présidente du Comité de développement du village (CVD) en raison du fait qu’elle soit une femme. « C’est à dire que si c’était un homme, on allait l’élire mais comme c’est une femme, on refuse de l’élire. Dans ce cas, on peut parler d’une violence basée sur le genre et ici le genre c’est : femme », a ajouté Djeri Tchagbele.
D’après le site de l’ONU femmes, la violence basée sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes.
« Cette expression est principalement utilisée pour souligner le fait que les déséquilibres de pouvoir, structurels, fondés sur le genre, placent les femmes et les filles dans une position leur faisant courir un plus grand risque d’être l’objet de multiples formes de violence », écrit le site.
Les types de violences basées sur le genre
Certains spécialistes évoquent généralement sept (7) types de violence basée sur le genre notamment physique, psychologique, sexuelle, économique, patrimoniale, sociale et par procuration.
La violence physique, celle dont on parle souvent inclut les actes suivants: battre, brûler, porter des coups de pied, donner des coups de poing, mordre, mutiler ou tuer, utiliser des objets ou des armes.
Quant à la violence psychologique, elle se caractérise par le fait que, bien qu’il n’y ait pas d’agression physique, la victime est humiliée, sous-évaluée et psychologiquement attaquée. Cette attaque peut être directe et activement menée sous forme d’insultes et d’humiliations ou de manière plus passive.
En ce qui concerne la violence sexuelle, elle fait spécifiquement référence aux situations dans lesquelles une personne est forcée ou contrainte d’exercer des activités de nature sexuelle contre leur volonté, ou que cette sexualité soit limitée ou imposée par une autre personne. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait pénétration ou que l’acte sexuel ait lieu.
S’agissant de la violence économique, elle est basée sur la réduction et la privation de ressources économiques au couple ou leur progéniture en tant que mesure de contrainte, de manipulation ou dans l’intention de nuire à leur intégrité.
Pour ce qui est de la violence du patrimoine, elle s’illustre par l’usurpation ou la destruction d’objets, de biens avec l’intention de contrôler ou de causer un préjudice psychologique tandis que la violence sociale est basée sur la limitation, le contrôle et l’induction de l’isolement social de la victime.
Enfin, la violence par procuration est un type de violence au sein de la famille qui englobe tous les comportements qui ont été commis de manière consciente afin de causer du tort à une autre personne, agissant en second lieu par rapport à la personne principale.
Somme toute, il est conseillé de dénoncer les auteurs des violences pour non seulement enclencher une procédure judiciaire afin que ces derniers soient punis par la loi mais aussi pour permettre la prise en charge de la victime et dissuader les potentiels candidats à l’agression.
Atha ASSAN