Le salon du cinéma au féminin s’est achevé à la grande satisfaction de tous les acteurs impliqués . Mme Kouméalo Germaine ANATE, marraine de l’édition de cette année livre ses impressions au terme de l’évènement.
Les femmes ont un grand rôle à jouer dans le domaine de cinéma. La seconde édition du salon du cinéma au féminin l’a encore démontré. En marge des différentes projections qui ont eu lieu dans certains quartiers de Lomé, des ateliers de formations et des panels ont meublé cette édition. Placé sous le thème « Cinéma et cohésion sociale », le salon a drainé beaucoup de monde cette année, professionnels et passionnés du 7ème art. Un constat que Mme Kouméalo ANATE, marraine de l’édition a particulièrement apprécié : « le public était venu nombreux. J’étais surprise de voir l’engouement du public togolais. Cela prouve que le public a soif de voir des productions locales et que si on fait un travail de qualité, le public va consommer et on pourra exporter. Il est temps que nous soyons des producteurs de contenus qui valorisent notre patrimoine ».
Outre l’engouement, Mme Kouméalo ANATE a apprécié le respect de la thématique dans les productions en lice pour le ‘’bèlè d’or’’, la prestigieuse distinction du salon. « On a vu comment le cinéma est capable de mettre le doigt sur les maux de notre société et en même temps de nous suggérer vers quoi nous devons tendre pour améliorer le vivre ensemble » a-t-elle affirmé avant de rappeler que telle doit être la mission du cinéma qui se doit « d’être le socle qui puisse être le lien social dont nous avons besoin pour retravailler la relation avec l’autre, la perception de l’autre, l’acceptation de l’autre, la solidarité et l’hospitalité et tous ces films qui ont été projetés nous montrent cette thématique et nous ont édifiés »
Ce salon a été également utile en ce sens que des formations en cadrage, montage et prise de sons ont eu lieu au bénéfice de certaines participantes. Une initiative saluée par la marraine : « on ne peut pas faire économie de la formation parce que le cinéma est un métier très exigeant et c’est bien que les gens soient formés et qu’ils acceptent les critiques pour s’améliorer. Dans la même logique, les panels ont permis au public de réfléchir sur certaines thématiques essentielles liées à la cohésion sociale » a souligné Mme Kouméalo ANATE.
Plusieurs prix ont été décernés au cours de la soirée apothéose par le jury composé d’imminents professionnels pour récompenser les productions. Le grand prix, le ‘’bèlè d’or’’ 2023 est revenu à Ella AMEYO pour son film « violée ».
Pour la marraine, ex-ministre de la communication et de la culture, l’Afrique doit répondre au rendez- vous du donner et du recevoir dans l’espace culturel mondial en innovant car précise-t-elle « aucun cinéma n’est neutre, tout cinéma a une dimension idéologique et il est important que nos réalisateurs, au-delà de l’aspect technique et esthétique se sentent investis d’un devoir de faire des films qui ont un narratif qui montre l’africain tel qu’il veut qu’on le voit et non comme les autres veulent qu’on le voit. Beaucoup n’arrivent pas à s’aimer car coupés de leur racine. Le cinéma peut apporter son aide à ce que nous renouons avec nous-mêmes et notre patrimoine ».
Seyram kossivi