« Les Ateliers de KDA » ont réuni, le samedi 01 juin, plusieurs personnes, experts et intéressés autour de la thématique de la reconstruction après un viol. Un moment d’échanges et d’émotions au cours duquel la réalité de ce crime et ses répercussions sur les victimes ont été suffisamment décortiquées.
Le thème est assez évocateur pour deviner tout le drame qui se cache derrière le viol. Durant plus de deux heures de temps, les invités à cette énième séance des Ateliers de KDA ont été plongés dans cette atmosphère de peur, de rejet et de sanglant silence qu’est celle du viol et ses conséquences.
Autour de deux panels, la question de la reconstruction de soi après un si douloureux épisode de la vie a été abordée. Le premier portait sur la définition de l’abus sexuel et ce qui peut être considéré ainsi, de même que les traitements tant juridiques que thérapeutiques qui permettent d’en guérir. C’est la coordinatrice du collectif ‘’Non c’est Non’’, Marthe FARE, qui a animé ce panel en partageant les expériences vécues et les différentes situations rencontrées dans leur démarche de soutien.
Il en découle de son exposé que beaucoup méconnaissent les actes constitutifs d’abus sexuel et un manque d’informations par rapport à la prise en charge efficace des victimes. Elle a enfin donné les pistes de guérison personnelle, indispensable pour sortir de cette torture.
Le second panel animé par Dr. Angélique DUSABE, psychologue clinicienne a permis à la spécialiste de présenter l’approche clinicienne dans le processus de guérison. Les premiers reflexes après l’agression, les étapes importantes pour un réel processus de guérison sont les aspects sur lesquels la docteure a insisté.
Plusieurs témoignages poignants de victimes et des anecdotes ‘’terribles’’ ont meublé les discussions. L’unanimité est faite sur l’observation d’une légèreté dans le traitement du viol. Il en va aussi bien des instances censées écouter les victimes et mener des enquêtes pour poursuivre les auteurs que les professionnels du corps médical devant les prendre en charge. « Souvent, ils deviennent nos seconds bourreaux en étant agressifs dans les propos, allant jusqu’à te culpabiliser d’avoir favoriser l’acte en te rendant à tel endroit. Parfois, c’est carrément une agression verbale alors que tu souffres dans ton corps et dans ton esprit », a déclaré une des victimes qui a tenu à partager son histoire.
Cette rencontre a été un véritable requiem pour toutes ces personnes qui souffrent dans le silence et n’osent pas parler de ce qu’elles ont subi ou subissent, et un moment de prise de conscience des ravages des abus sexuels.
Mme Kayissan Dominique ATAYI, la Directrice de l’Agence KDA-PRO, a rappelé l’urgence d’un sursaut pour dénoncer les auteurs des abus sexuels et la nécessité de partager souvent cette expérience pour s’auto guérir et se relever pour aller de l’avant.
Par cette initiative, « Les Ateliers de KDA ont encore montré qu’un tel sujet a besoin d’espace public pour être abordé afin de sensibiliser et conscientiser plus d’un.
A noter que « Les Ateliers de KDA » sont une initiative de l’agence KDA-PRO depuis 2019. C’est un espace intergénérationnel de rencontres, d’échanges et de formations pour en apprendre plus sur différents thèmes. Plusieurs partenaires ont soutenu l’évènement entre autres TogoCom, Plan International, BB Lomé et EkinaMag.
Emile AGBASSINOU