Une cinquantaine de journalistes en majorité des jeunes femmes ont répondu à l’atelier de formation et de sensibilisation organisé par l’association #EKINA ce 30 septembre dans le cadre de la mise en œuvre de son projet » Implication des médias dans la lutte contre les Violences Basées sur le genre et les stéréotypes au Togo ». Financé par le fonds PANANETUGRI, il vise à sensibiliser les médias afin que ceux-ci puissent dorénavant mieux traiter les sujets liés aux #VBG de manière responsable et éthique. Cette rencontre qui a connu la présence du Président de l’Observatoire Togolais des Médias OTM, M. Fabrice Petchezi, a été meublé par plusieurs communications .
Après les mots de bienvenue de la vice-présidente de l’association, Ida Badjo qui a rappelé la situation alarmante et recrudescente des #VBG à travers le monde et l’urgence de s’approprier cette thématique pour les journalistes pour une meilleure sensibilisation, la présidente et coordinatrice du projet Hélène Doubidji a justifié la tenue de cette formation pour permettre aux uns et aux autres d’avoir une compréhension approfondie des #VBG et des stéréotypes de genre et leurs conséquences.
Mme Epiphanie HOUMEY, Team Leader Gouvernance #PNUD qui a animé la première communication portant sur la « compréhension des violences basées sur le genre » a souligné au travers de l’analyse des récentes données sur la situation des #VBG au Togo que des voix plus percutantes à l’instar de celles des journalistes devraient davantage s’impliquer dans cette lutte. Elle encourage les professionnels de la presse à maintenir de l’intérêt pour les #VBG car ce faisant « vous nous protégez, vous protégez nos enfants et la société en général » a-t-elle affirmé.
Abordant le second module intitulé « l’introduction au journalisme sensible au genre », Hélène Doubidji est revenue sur l’approche de ce format éditoriale et les bonnes pratiques en la matière. Elle a en outre à sensibiliser sur l’impact social des stéréotypes. « Il faut éviter de présenter les femmes toujours en tant que victimes. Il faut également mettre en valeur, leur résilience, leurs efforts et leurs réalisations », a-t-elle martelé.
Les dernières intervenantes, respectivement Ida Badjo et Patrice ADJISSEKU (rédacteur en chef à radio Kanal FM ) ont tour à tour parlé du rôle et responsabilité des médias dans la lutte contre les #VBG et la « couverture médiatique des Vbg ».
Leurs communications ont permis de relever les difficultés inhérentes à la couverture des #VBG, les approches efficientes et efficaces, et les principes de base pour un traitement des #VBG. Il en ressort que les médias peuvent briser le silence qui entoure ces violences. Ils contribuent ainsi à réduire la stigmatisation et l’isolement des survivants d’où l’importance de vérifier minutieusement les informations avant de les publier même si en matière de #VBG, les langues se délient difficilement par peur des représailles ou des jugements.
Les bénéficiaires ont apprécié la qualité des échanges et des communications. Pour SEGBEDJI Julien du Défenseur INFO, « c’est une formation à refaire régulièrement pour les professionnels des médias pour leur permettre de produire suffisamment d’articles en ce sens, gage d’une meilleure sensibilisation ».
Alida AKAKPO de Lomegraph estime, pour sa part, que « cette formation va permettre de mieux traiter les sujets liés aux VBG. Personnellement, j’ai appris que je dois faire attention quand il s’agit de poser des questions aux femmes du milieu professionnel car en posant certaines questions lorsque nous les abordons dans le cadre de notre travail, nous contribuons à renforcer les stéréotypes. »
Il est à noter que les travaux de l’atelier ont été clôturé par le président de l’Obervatoire Togolais des Médias (OTM) qui a contribué énormément aux échanges et salué l’approche participative adoptée lors de l’atelier .
L’atelier a pris fin sur un satisfecit général des organisateurs. « Nous ne pouvons que nous réjouir que des journalistes aient répondu massivement à cet atelier et nous espérons vivement qu’ils feront plus attention au traitement des sujets liés aux #VBG et contribueront à l’émergence dans notre pays d’un véritable journalisme sensible au genre », a souligné Hélène Doubidji.
Emile AGBASSINOU