Dédé Manuella Merveille FOLLY-GA, 20 ans est une jeune femme très dynamique. Étudiante en agronomie, elle est défenseuse des droits humains particulièrement les droits de femmes, le leadership, l’éducation et l’autonomisation des jeunes femmes. Elle fit ses premiers pas de la vie associative dans le mouvement Girls’Motion, dont elle est actuellement coordinatrice locale. Son leadership lui a valu le titre de 2e Dauphine Jeune Femme Leader (JFL) Togo 2020, chargée de l’organisation des fora de discussion de la communauté Nyonufia JFL Togo. Dans le cadre de son mandat annuel, Manuella a organisé des séances de discussion avec les jeunes sur diverses thématiques comme l’engagement citoyen, le leadership et l’entrepreneuriat dans les cinq (05) régions économiques du Togo.
Secrétaire générale du réseau ConnecTogo, le réseau des jeunes influents, elle participa à la mise en œuvre de plusieurs projets avec enthousiasme et dynamisme. Elle est également membre de l’association Alternative Leadership Group (ALG) où elle occupa le poste de chargée des formations.
Membre de la Jeune Chambre Internationale (JCI)Universitaire de Lomé, elle est pour ce mandat, assistante chargée des TIC après avoir été avant et après son affiliation en 2020 plusieurs fois chargée de communication de différentes commissions et Directrice de commission.
Parallèlement à ses études et sa vie d’activiste, Manuella travaille comme assistante dans un Fonds de Femmes Francophone au Togo et est passionnée par la communication.
Étudiante en agronomie, qu’est ce qui justifie le choix de cette filière ?
J’ai choisi d’étudier les sciences agronomiques pour d’une part apporter ma contribution à l’amélioration du domaine agricole au Togo, et d’autre part, en raison de la faible représentativité des femmes dans ce domaine.
Je dirai aussi que je suis guidée par le goût du défi car beaucoup de personnes disent que les études en agronomie sont assez compliquées et en plus c’est un métier « d’hommes ». Et donc, je voulais naturellement relever ce défi.
Parlez-nous de votre activisme en tant que défenseuse des droits humains, du leadership, l’éducation et l’autonomisation des jeunes femmes. Pourquoi ces questions vous préoccupent ?
J’ai eu la chance de grandir dans une famille où il n’y a pas de différence entre les filles et les garçons, d’autant plus que nous sommes majoritairement des filles. Tout le monde est traité au même titre, et ce, sur tous les plans.
Et donc, j’ai toujours été sidérée par certaines situations et propos quand j’étais élève. Par exemple lorsqu’on considère les garçons qui n’occupent pas le premier rang comme paresseux. On pense qu’une fille ne doit pas être première de la classe. Je me suis donc lancée le défi de faire comprendre aux gens que les filles sont également des êtres humains, qu’elles ont droit à l’éducation, qu’elles sont intelligentes et qu’elles ont les mêmes droits que les garçons.
Au lycée, j’ai fait la série C4 et dans ma classe le nombre de filles faisait pratiquement le tiers de l’effectif total. En plus du fait que les gens nous prenaient pour des super cracks, peut-être parce qu’on se prenait un peu trop au sérieux aussi (rires), ce fut pour moi personnellement des étapes qui m’ont boosté dans mon désir de m’engager pour la cause féminine.
J’étais toujours attristée de voir certaines de mes camarades abandonner les études, faute de moyens financiers ou encore pour des raisons de grossesses non désirées. Je me posais beaucoup de questions.
Vivant dans une famille où une importance capitale est accordée à l’éducation, j’ai dû attendre l’obtention de mon baccalauréat pour convaincre mes parents de mon envie de m’engager. Mais aussi, j’ai dû prouver que cela n’aurait pas d’incidence sur mes résultats académiques avant de m’y mettre pleinement. Et donc en 2018, j’ai commencé par intégrer des associations de jeunes afin de joindre ma voix à celle des autres pour la lutte pour les droits des femmes.
Parlez-nous du mouvement Girls Motion ! Quelles sont vos responsabilités et les actions que vous avez eu à mener en tant que coordonnatrice locale du mouvement ?
Le Mouvement Girls’ Motion, comme j’ai l’habitude de le dire, est ma maison. C’est avec lui que j’ai fait mes premiers pas dans la vie associative et j’ai appris beaucoup de choses, je me suis formée grâce à lui.
En effet, c’est une organisation de filles, par les filles et pour les filles qui collabore avec les garçons dans le but de créer un monde égalitaire pour les filles et les garçons. Le mouvement intervient dans plusieurs domaines à savoir : les droits sexuels et génésiques, les violences basées sur le genre spécifiquement les violences sexuelles, l’éducation, la formation professionnelle et l’engagement citoyen.
J’y ai été respectivement, membre de la cellule d’animation de la plateforme, ensuite co-chargée de cette même cellule, responsable de la cellule technique exécutive du mouvement et cette année la coordinatrice de la cellule M’Béna Ba, une cellule locale du mouvement national.
En tant que coordinatrice locale, j’ai coordonné ou sinon organisé avec mon équipe et les membres des activités de sensibilisations dans nos zones d’intervention notamment sur l’éducation de la jeune fille, la gestion de l’hygiène menstruelle pendant lesquelles nous avons fait don de serviettes hygiéniques. Nous avons organisé des formations en gestion de projet, en genre, l’entrepreneuriat, la prise de parole en public et bien d’autres.
Votre leadership vous a valu le titre de 2e Dauphine Jeune Femme Leader (JFL) Togo 2020. Quel est l’apport de ce titre dans votre engagement ?
C’est vrai que j’étais déjà engagée avant d’être élue 2ème Dauphine Jeune Femme Leader (JFL) Togo 2020, mais sans aucun doute, cette distinction a décuplé mon engagement et mon estime en moi-même. Faire partie du trio qui représentait les filles togolaises pour un mandat d’un an, était une lourde responsabilité qui m’a donné une vision plus améliorée de moi-même et de mes ambitions. La communauté Nyonufia m’a formée, a révélé une autre partie de moi et mon engagement au public.
Des fora de discussion de la communauté Nyonufia JFL Togo, de quoi s’agit-il ? Puis que vous en êtes la chargée à l’organisation
Les fora de discussion de la communauté Nyonufia sont des espaces physiques de discussions entre les jeunes sur les thématiques liées au genre, l’engagement communautaire ainsi qu’au développement personnel et professionnel qui sont créés dans les régions économiques du Togo afin d’outiller les jeunes sur ces différents sujets et aussi les inciter à les adopter dans leurs vies quotidiennes. Pour mon mandat annuel de Décembre 2020 à Décembre 2021, ma mission était d’organiser ces fora de discussions, ce qui a été fait à Lomé, à Kara, Atakpamé, Sokodé et Dapaong.
Comment vous vous définissez ?
Je dirai en une phrase, une jeune femme ambitieuse, dynamique qui a la crainte de Dieu et le constant désir de devenir une meilleure version d’elle, tout en étant utile aux autres.
D’où vient votre dynamisme ? Et quel est votre plus grand rêve ?
Sans doute de mon créateur et de l’éducation que j’ai reçue en famille. Mon plus grand rêve, c’est d’être toujours utile, d’être une lumière sur chaque sentier. Je me vois en tant qu’experte par profession sur les questions d’agronomie et de genre aux systèmes des Nations Unies et Maitresse de cérémonie professionnelle par passion.
Parlez-nous brièvement de vos autres passions !
La communication. J’adore parler, j’adore écrire et lire bien évidemment. En plus de mes autres casquettes, je fais également de la rédaction web et j’interviens aussi sur des évènements en tant que Maîtresse de cérémonie.
Étude, activisme et vos différentes occupations. Comment vous vous organisez ?
Justement, je m’organise (rires). J’avoue que ce n’est pas si facile de concilier toutes ces occupations, mais je m’organise, j’organise mes journées en faisant un planning de tout ce que j’ai à faire, tout en donnant la priorité à mes études. En réalité, tout est question de priorités et de sacrifices pour trouver le juste milieu afin de ne pas laisser en compte un engagement pour l’autre.
Des conseils aux jeunes filles qui vous lisent !
Vous êtes plus capables que vous ne le pensez ! Vous avez un potentiel énorme dont le monde a besoin ! Levez-vous, formez-vous et agissez, car comme le dit un passage biblique qui me motive tant, « la création attend avec un ardent désir la révélation des enfants de Dieu ».
Merci à EkinaMag