Le colloque des féministes du Togo, édition 3 organisé par la communauté des négresses féministes s’est tenu du 24 au 27 octobre dernier. Cet événement a rassemblé 70 militantes issues de dix pays africains pour aborder un thème crucial : le bien-être et la santé mentale des féministes. Un cadre unique qui a permis des échanges profonds et des moments de ressourcement pour celles qui doivent courageusement défendre leurs idéaux.
C’est dans la région des plateaux plus précisément à Kpalimé que les féministes du Togo et d’ailleurs se sont données rendez-vous cette année pour échanger et renforcer les bonnes pratiques. Dans un contexte marqué par la montée des mouvements anti droits en Afrique, cette rencontre biennale a permis de discuter des défis actuels, des avancées dans le mouvement et des stratégies pour garantir le bien être de toutes tout en restant au front.
Le colloque, motivé par une interrogation essentielle « qui prend soin des militantes ? », s’est concentré sur le bien-être des féministes dans un contexte marqué par la montée des mouvements anti-droits et la régression des acquis en matière de droits humains. Tenir cette rencontre dans un environnement paisible et loin du tumulte urbain a favorisé des discussions ouvertes et un recentrage sur les besoins des militantes.
Les participantes ont pris part à des sessions de discussions et des travaux de groupe explorant des sujets tels que la gestion de la santé mentale, physique et sécuritaire dans un contexte de militantisme actif. Des activités de bien-être telles que la méditation, le yoga, et des massages ont été proposées pour compléter les échanges intellectuels, créant ainsi un équilibre entre réflexion et détente. Pour l’équipe organisatrice « il faut continuer à mener la lutte et à être efficace tout en prenant soin de nous ».
Une représentation continentale croissante
Avec des représentantes venant des pays comme le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, et bien d’autres, le colloque a franchi une nouvelle étape avec beaucoup plus de nationalités participantes par rapport à l’édition précédente. Ce succès illustre la capacité de cet espace à renforcer la sororité au-delà des frontières nationales.
Un bilan positif et des perspectives prometteuses
Les organisatrices dressent un bilan positif de cette troisième édition. Si les trois jours d’échanges n’étaient pas suffisants pour explorer pleinement les problématiques abordées, l’efficacité des discussions et l’engouement des participantes témoignent de la pertinence de cet événement. « Même si nous avions eu plus de jours pour discuter des enjeux liés à notre militantisme, cela n’aurait pas été suffisant » a déclaré les organisatrices.
Des plateformes digitales prolongeront les réflexions amorcées lors du colloque.
Une communauté résiliente face aux défis
Les Négresses Féministes se définissent comme une communauté inclusive, axée sur le soutien mutuel et la collaboration alignée sur des valeurs partagées. Malgré les défis, elles continuent de consolider un espace sûr et puissant pour les féministes africaines, promouvant la sororité et la résilience. Cette année, beaucoup d’innovations ont été apportées a précisé les initiatrices : « la tenue du colloque en dehors de Lomé et la capacité de rassembler dix nationalités sachant que l’édition précédente, nous étions juste à quatre nationalités ce qui représente un grand bond ».
Le troisième colloque des Féministes, a non seulement rempli ses objectifs, mais a également ouvert la voie à un militantisme plus conscient et centré sur le bien-être. Une avancée significative pour la communauté des Négresses Féministes, qui se positionne comme un modèle de solidarité et de détermination sur le continent. Et pour la communauté des négresses féministes, les attentes ont été comblées. « L’ambiance qui a été maintenue durant tout le colloque confirme que la sororité se porte bien. Comme tout lien qui demande à être entretenu, nous comptons bien l’entretenir pour qu’elle grandisse et se renforce avec le temps » a estimé l’organisation.
Séyram Kossivi