Grâce à son commerce, Figah Patricia participe régulièrement aux foires qui promeuvent l’artisanat local. Ses produits sont disponibles dans plusieurs boutiques au Togo. La promotrice de Precious Food est déterminée à faire connaître ses biscuits et amuses gueules, adaptées à des régimes à faible teneur en sucre et invite les femmes à s’affirmer par leurs activités. Un véritable exemple à suivre qu’EkinaMag vous présente.
Nos lecteurs aimeraient mieux vous connaître
Je suis Patricia FIGAH, promotrice de precious food, une entreprise spécialisée dans la production des produits maraîchers sains et la transformation des ressources végétales surtout locales et africaines en produits innovants et nutritifs. Je suis plus active avec ma gamme de gourmandises saines, nutritives et adaptées à des régimes à faible teneur en sucre.
Vous êtes la promotrice d’une marque de plus en plus connue d’amuses gueules bien appréciées. Comment en êtes-vous arrivée là ?
Tout a commencé avec une passion que je me suis découverte. La confection et la fabrication des amuse-gueules communément appelés ATCHOMON avec mes propres recettes. Des friandises à base de gingembre et d’autres légumes. Tous ceux qui y goutaient, appréciaient. J’ai alors commencé par en distribuer dans les bureaux. Et aujourd’hui, Dieu merci, grâce à ce commerce, je participe à des foires qui encouragent l’artisanat local et mes produits sont dans beaucoup de boutiques.
Peut-on parler d’un rêve qui s’est accompli ?
Dans une certaine mesure. J’ai toujours rêvé faire l’une des trois choses dans la vie. Etre sage-femme ou coiffeuse ou encore entrepreneure. Malheureusement, je n’ai pas pu faire des études pour être sage-femme. Il me restait les deux autres options. A l’époque, je vivais chez une tante et à chaque occasion, je faisais des tartres au fromage ou au gingembre dont beaucoup raffolaient. Ses amies ne manquaient aucune occasion pour passer des commandes. Je n’ai pas fait la pâtisserie mais vue ce que je savais déjà le faire, tout le monde me demandait de me faire former dans le domaine. J’ai essayé d’en apprendre de plus ici et là et cela a pris. Il faut aussi dire que j’adore ces petites gourmandises fondantes et croquantes depuis que je suis sur les bancs. Et je les vends bien. J’ai donc décidé de m’y consacrer sérieusement et j’en suis fière aujourd’hui.
Une telle activité nécessite assez d’investissements. Comment vous y prenez-vous ?
Je me débrouille avec mes propres fonds. Mes produits sont très appréciés et je suis très sollicitée dans la distribution mais je n’ai malheureusement pas encore les moyens de faire une grande production pour inonder le marché de mes produits et me faire mieux connaître.
Pour vous, quand on parle de l’autonomie de la femme, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je pense que pour la femme, être autonome signifie avoir des moyens de subvenir à ses propres besoins. Et ce n’est pas simplement une option, mais une obligation. Si tu as la chance d’avoir une personne qui te soutient, sache qu’il n’en aura pas toujours et souvent, tu seras obligé de faire selon sa disponibilité économique. Ma mère avait l’habitude de me dire de ne rien attendre de personne, et que se battre pour s’auto suffire doit être la priorité. Et personnellement, je déteste qu’on me dise d’attendre. Je préfère le faire moi-même. Avec ce que je fais, j’engage des gens pour travailler avec moi si souvent et je les paie. Voilà une preuve qu’investir en soi peut être bénéfique pour soi et pour les autres. La femme ne doit rien attendre de personne.
Quels sont les défis que tu rencontres souvent ?
Les défis sont là tout le temps et il faut les affronter avec beaucoup d’abnégation et d’obstination. C’est l’essence même de l’entrepreneuriat. Quand tu démarres, les quatre premières années pratiquement, tu roules sur des dettes. Il ne faut pas envisager avoir beaucoup de bénéfices. C’est à partir de la cinquième année que les choses se précisent. Et jusque-là, il faut tenir bon. Et en plus, chercher toujours à élargir son marché et pour cela, je participe à toutes les foires et je saisis toutes les opportunités. Il faut aussi penser à diversifier ses sources de revenus en ajoutant d’autres articles tout aussi intéressants.
Beaucoup de jeunes auraient besoin de tes conseils. Que leur diriez-vous ?
Aux jeunes, je dirais de ne pas juste se contenter de l’école. Tu peux aller à l’école et exercer des petites activités qui te rapportent de l’argent comme moi qui vendait déjà ‘’Atchomon’’ sur les bancs. Même actuellement, je ne me contente pas de vendre ‘’Atchomon’’, je couds des habits pour enfants qui marchent bien, je fabrique l’huile de palmistes aussi bien pour la consommation que pour ceux qui s’en servent pour fabriquer du savon. Je convie mes jeunes frères et surtout mes sœurs à entreprendre. Il faut obligatoirement exercer une activité qui vous rapporte de l’argent. Si tu as les moyens, la personne qui te donne 5000fr ou 10.000fr saura que tu en feras bon usage car tu connais l’argent. Il en va de ta dignité et de ton respect. Ne dépendez de personne.
Consulter l’affiche ci-dessous pour toutes fins utiles :
Interview réalisée par Emile AGBASSINOU