Ayimolou festival, un évènement inédit verra bientôt le jour. Les organisateurs ont procédé ce 03 novembre 2024 à Lomé au lancement officiel de l’activité. Placé sous le thème « renforcer la résilience et l’autonomie des femmes revendeuses d’ayimolou », ce festival offrira l’occasion à la population de savourer ce plat tant plébiscité, près de différentes revendeuses pour mieux apprécier la diversité culinaire en la matière.
Il s’agit d’une des prouesses de la gastronomie togolaise. Le ‘’célébrissime’’ plat ayimolou consommé du sud au nord du Togo sera à l’honneur. Dorénavant, cette nourriture, mélange savoureux de riz et de haricots aura un festival qui permettra de rendre hommage et de soutenir ces femmes revendeuses d’ayimolou. C’est ce que les organisateurs, Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique (NADDAF) , Autre Monde Communication (AMC) et le centre de transformation et de commercialisation des produits locaux togolais, Conso Togo, ont porté à la connaissance du public.
À travers un programme varié et dynamique, ce festival qui se déroulera au cours du premier trimestre de l’année 2025 et dont le thème est « Renforcer la résilience et l’autonomie des femmes revendeuses d’ayimolou » sera l’occasion pour le public de redécouvrir ce plat sous ces différentes facettes durant 4 jours et l’opportunité pour les revendeurs et revendeuses, de montrer leur savoir-faire tout en réfléchissant avec leurs pairs sur les défis liés à l’approvisionnement en matières premières notamment le riz. . Chaque participante disposera d’un stand pour vendre son ayimolou. Il y aura permanemment une exposition des différents types de riz et de variétés de haricots cultivés au Togo. Cette section vise à sensibiliser les visiteurs sur l’importance de consommer local tout en découvrant la diversité agricole du pays.
Plusieurs panels se dérouleront également autour des difficultés de la filière rizicole au Togo ainsi que des autres éléments qui entrent dans la préparation du ayimolou à savoir haricot, huile etc. Parallèlement, un atelier pratique sur la production du riz local et son rôle dans la préparation d’ayimolou permettra aux participants de comprendre les défis et les opportunités liés à l’agriculture locale. Ces activités visent à éduquer le public tout en stimulant des discussions enrichissantes.
Pour ajouter une touche de compétition et d’engouement, un concours est organisé entre les revendeuses afin de déterminer le meilleur plat d’ayimolou. La grande gagnante recevra un prix prestigieux d’un million de francs CFA, symbolisant la reconnaissance de son talent et de sa contribution à la préservation de ce patrimoine culinaire.
Au-delà des activités gastronomiques, le festival propose une programmation culturelle riche incluant des concerts, des performances de slam, des karaokés et des jeux. Ces moments de divertissement visent à réunir des participants de tous horizons dans une ambiance festive et conviviale.
Le coordinateur national de NADDAF, M. Bernard Bokodjin a souligné l’importance d’un tel festival qui va au-delà de la célébration d’un plat : « c’est un concept que nous avons imaginé pour valoriser les revendeuses du riz ’ayimolou’ devenu pratiquement le deuxième plat le plus consommé du moins au sud Togo après la pâte de maïs et la sauce. Mais il n’existe aucun cadre, aucune plateforme d’échange autour de ce plat malgré que les revendeuses aient à des défis énormes et il y a des opportunités dans le secteur ».
Le concept se veut opportun pour s’interroger sur l’inutilisation du riz local par les revendeuses d’ayimolou malgré l’existence de toute une foison de marques. « Nous avons pensé à une plateforme d’échanges autour de la filière du riz et du haricot parce que aujourd’hui, beaucoup de riz togolais sont produits mais les revendeuses continuent par utiliser des riz importés et c’est un manque à gagner pour l’économie togolaise. Notre idée derrière c’est d’arriver à sensibiliser les producteurs à pouvoir produire assez et de convaincre les revendeuses d’utiliser les riz produits au Togo afin que notre habitude alimentaire, tournée vers l’extérieur en termes de consommation du riz, soit un peu réduite » a précisé le coordinateur.
Entrepreneure et promotrice du concept Bèrèbévi, un restaurant qui propose des plats d’ayimolou, Chantal Yevoo qui est partenaire de l’évènement pense qu’il est temps de reconnaître les efforts des revendeurs et revendeuses et de se pencher sur leurs difficultés : « je trouve que ce festival vient à point nommé et nous avons voulu y associer notre image parce que les objectifs rejoignent les nôtres. Au cours de ce festival, nous allons apprendre et j’apporterai notre expertise en la préparation d’ayimolou car beaucoup préparent ayimolou aujourd’hui mais s’éloignent de ce qui fait l’originalité de la recette de grand-mère. Et en cela, je pense, sans prétention aucune, que nous pouvons contribuer ».
Ayimolou Festival n’est pas seulement une célébration culinaire, mais aussi une plateforme pour valoriser la culture togolaise et promouvoir l’agriculture locale. Cet événement incarne l’esprit d’un Togo riche de sa diversité, de ses traditions et de sa capacité à innover.
Emile AGBASSINOU