Aujourd’hui le 5 mai 2025, le monde entier célèbre et rend un vibrant hommage à toutes ces vaillantes, braves et courageuses femmes qui accompagnent et assurent la venue au monde des nouveaux nés, à leur bien-être et celui de leur génitrice. C’est dans ce cadre que l’OMS réitère sa gratitude à l’endroit de ces guerrières et fait un appel à la mise en place d’un système de travail adéquat pour faciliter le processus de travail de ces Amazones et les mettre dans de meilleures conditions pour l’effectivité de cette noble mission de vie. Ceci à travers un message de son Directeur régional par intérim pour l’Afrique, Dr Chikwe Ihekweazu adressé à toute la population africaine.
S’affiliant dans l’esprit de la Journée mondiale de la santé placé sous le thème : « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir », la commémoration de cette année constitue selon Dr Chikwe Ihekweazu, Directeur régional par intérim de l’OMS pour l’Afrique, une invitation à une reconnaissance et à un investissement accru en faveur des sages-femmes, ces personnes qui permettent de commencer une vie en bonne santé. A-t-il affirmé.
Dans son message, il explique le rôle primordial et incontestable que les sages-femmes jouent lors de la naissance des bébés et de la survie de leur mère. Il indique que dans la région africaine, où plus d’un million de nouveau-nés et 178000 mères perdent la vie chaque année, les sages-femmes représentent un énorme canal de secours. Pour lui, les sages-femmes donnent des soins adéquats et avertis durant le cheminement de soins de santé reproductive et de santé de la mère la plupart du temps dans des contextes très difficile et les plus limités en ressources. Il précise que le travail indéfectible de ces vaillantes femmes a été très crucial dans la réduction de la mortalité maternelle, la moyenne régionale étant passée de 727 décès de mères pour 100 000 naissances vivantes en 2000 à 442 décès de mères pour 100 000 naissances vivantes en 2023.
Placé sous le thème : « Sages-femmes : indispensables dans chaque crise », la Journée Internationale de la sage – femme 2025 met la lumière sur une réalité difficile a-t-il précisé. Pour Dr Chikwe, les sages-femmes travaillent dans des systèmes de santé fragiles, dans des zones de conflit, lors des catastrophes naturelles et pendant les pandémies. Dans de nombreux cas, elles sont les seules prestataires de service de santé sexuelle et reproductive dans leurs communautés. Précise-t-il.
Toutefois, le Directeur régional par intérim de l’OMS explique que malgré ces difficultés qui surviennent, les sages-femmes ne cessent de se mettre à disposition des populations africaines pour être les garantes de la naissance, de la santé de la mère et du nouveau-né. Dans son annonce, il révèle qu’au dépit d’une pénurie prévue de 6,1 millions d’agentes et agents de santé dans la région africaine d’ici 2030, des progrès importants ont été réalisés. Il renseigne qu’entre 2013 et 2022, le nombre de sages-femmes a presque doublé, passant de 173 269 à plus de 334 000. Il note que cette croissance montre qu’il est possible de faire avec de la volonté politique, des investissements coordonnés et des stratégies ciblées.
Par ailleurs, le Directeur régional par intérim de l’OMS en Afrique soulève également d’autres défis à savoir, le fait que beaucoup de sages-femmes exercent leur travail sans outils appropriés, sans salaire, sans protections ni possibilités d’avancement. Leur voix est souvent exclue des décisions politiques qui affectent leur travail et la vie des personnes qu’elles servent. Il appelle donc à une prise de conscience et à un changement de paradigme. Il exhorte les gouvernements à veiller à ce que les sages-femmes soient intégrées dans les plans de préparation aux situations d’urgence, à les protéger dans les interventions en cas de crise, les soutenir par des ressources en santé mentale ainsi que par des conditions de travail équitables. Il réitère ses propos en précisant que la formation dispensée aux sages-femmes doit évoluer afin de les doter de compétences en matière de soins en tenant compte des traumatismes subis, de sensibilité aux conflits et d’encadrement.
Dr Chikwe précise que dès lors où les sages-femmes sont formées, respectées et autonomisées, les systèmes de santé se renforcent et, partant, chaque mère et chaque enfant a de meilleures chances de vivre en meilleure santé.
Au-delà de tout, Dr Ihekweazu réitère l’engagement de l’OMS qui se veut, se tenir aux côtés des sages-femmes, aujourd’hui et chaque jour. Pour terminer, il lance un appel en ces termes : « Agissons, car les sages-femmes ne sont pas seulement indispensables dans chaque crise. Elles sont essentielles à chaque solution ».
Daniela ATITSE