Sur les 1,2 milliard de femmes qui sont considérées comme ayant besoin d’une contraception en 2019, 163 millions n’y avaient pas accès. C’est le froid constat d’une étude de grande ampleur menée à travers le monde dont les résultats sont publiés en fin de semaine dernière par la revue scientifique « The Lancet ». La majorité d’entre elles vivent dans des pays peu développés. Preuve que la contraception est encore soumise à de fortes inégalités.
L’étude est dirigée par un programme de recherche de l’Université de Washington. Les scientifiques ont suivi un groupe de femmes, sur une longue période, de 1970 à 2019. Si le taux de femmes en âge d’avoir un enfant utilisant une contraception est passé de 28% en 1970 à 48% en 2019, beaucoup d’entre elles n’en prennent pas car elles n’ont tout simplement pas le choix.
Plus de la moitié des femmes qui ont ce besoin non satisfait ou ce manque d’accès à la contraception vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
Les jeunes femmes ont les niveaux les plus élevés de besoins non satisfaits, bien qu’elles soient le groupe pour lequel les avantages économiques et sociaux de l’accès à la contraception sont, en général, les plus importants.
De grandes différences entre les régions sont identifiées dans les types de contraceptifs utilisés, l’utilisation des méthodes contraceptives permanentes (implants notamment) étant plus élevée dans les régions les plus défavorisées.
Finalement, seule une minorité de femmes peuvent choisir leur contraception, relèvent les auteurs.
L’étude rappelle en outre que la contraception contribue à l’autonomisation sociale et économique des femmes et à de meilleurs résultats en matière de santé publique. Cet accès à la contraception fait bien partie des objectifs de développement durable (ODD). L’utilisation de la contraception est également associée à des réductions de la mortalité maternelle et néonatale en prévenant les grossesses non désirées. En permettant aux femmes de planifier leurs naissances, la contraception permet aux adolescentes et aux femmes de poursuivre leurs études et de travailler, ce qui permet cette autonomisation sociale et économique plus tard dans la vie.
Esther Montcho