« Les pilules du lendemain ou contraceptions d’urgence sont très utilisées de nos jours par les jeunes filles qui y trouvent le moyen idéal d’éviter la grossesse», c’est le constat que fait le Docteur Essohanam KPATCHA, titulaire de la Pharmacie Conseil, qui interrogée par EkinaMag, précise dans quels cas , ces pilules doivent être prises et les informations à savoir avant de les utiliser. La spécialiste attire en outre, l’attention de l’opinion sur un fait.
Peu connues, il y a quelques années, les pilules du lendemain introduites dans le circuit pharmaceutique trouvent un « très bon accueil » auprès de la jeunesse. Quelques jeunes filles interrogées dans les rues de Lomé témoignent. « J’en ai toujours à ma disposition et je les utilise lorsque j’ai pris de risques » confie, Constance, élève. Même son de cloche chez Edem, apprentie coiffeuse qui affirme: « moi, je n’aime pas trop les préservatifs. Et c’est la pilule du lendemain qui m’aide à éviter la grossesse. Je les ai découvertes grâce à une amie et j’ai adopté cela. »
S’il est clair que les pilules du lendemain sont appréciées par les jeunes filles, il est moins évident qu’elles maîtrisent toutes les informations qu’il faut savoir avant d’utiliser ces pilules.
Selon les explications du Docteur KPATCHA, « il existe plusieurs types de contraception d’urgence notamment celle à base d’hormone progestative qui est plus répandue. « Elle se présente sous forme d’un seul comprimé à prendre le plus tôt possible pour espérer avoir un résultat probant. Il existe un autre type de produit qui est au fait un modulateur des récepteurs de la progestérone qui est efficace jusqu’à cinq jours voire une semaine après le rapport sexuel », précise la spécialiste qui poursuit que les pilules du lendemain sont comme le nom l’indique « la contraception d’urgence, c’est-à-dire « ce qui n’est pas habituel ».
Elle explique : « il peut arriver qu’une femme oublie de prendre ses pilules contraceptives au cas échéant mais entretient des rapports sexuels non protégés. La contraception d’urgence permet alors dans ce cas, d’éviter la survenue d’une grossesse non désirée. Généralement, la contraception d’urgence (la plus répandue) est vraiment efficace dans les 72 heures après les rapports sexuels et le meilleur délai d’efficacité, c’est dans les 24 heures ».
« La contraception d’urgence n’est pas à utiliser tous les jours »
La spécialiste déconseille vivement l’utilisation de la pilule du lendemain plus d’une fois au cours d’un même cycle, car informe-elle, cette méthode, très souvent, dérègle le cycle menstruel suivant. « Si on l’utilise, il arrive que les règles soient décalées de deux à trois jours voire cinq jours ou les règles viennent un peu plus tôt. Quand cela devient une habitude, c’est difficile de maîtriser son cycle et de savoir à quel moment on est fécond ou pas. »
Mme Essohanam KPATCHA va plus loin en déplorant le fait que les jeunes entretiennent des rapports non protégés et font recours aux pilules du lendemain pour éviter la grossesse, sans toutefois craindre des Infections Sexuellement Transmissibles (IST).
Elle fait observer : « le constat de nos jours est que les jeunes délaissent les préservatifs au profit des pilules du lendemain, en ayant des rapports non protégés alors que la pilule du lendemain n’est pas efficace à 100 % donc on peut tomber enceinte. Pire, lorsqu’on a des rapports sexuels non protégés, on peut contracter facilement une infection sexuellement transmissible comme la syphilis, l’hépatite, le Vih…»
Une alerte que semble donnée la titulaire de la Pharmacie Conseil en y insistant en ces termes : « Avec la multiplication des partenaires sexuels et le sexe occasionnel auquel s’adonne certains jeunes, la sensibilisation doit être de mise en vue d’éviter une explosion si l’on y est pas déjà, de contaminations aux IST au sein de la jeune population. Il y a pire que la grossesse, si l’on ne se protège pas. »
Seyram kossivi