De la préparation des repas au nettoyage, en passant par la collecte d’eau et les soins apportés aux enfants et aux personnes âgées, les femmes assument majoritairement les tâches ménagères et services non rémunérés. Mme Olivia AMEDJOGBE KOUEVI, Présidente du Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, section Togo (REFAMP-Togo) souligne que ces pratiques sont non seulement dommageables aux efforts d’autonomisation de la femme mais aussi produisent un impact négatif sur l’économie nationale.
« Partout dans le monde et surtout chez nous en Afrique, nous en sommes témoins. Depuis la nuit des temps, les travaux domestiques incombent plus à la femme et repose dans bien des cas, sur la femme seule. C’est la raison pour laquelle, la fille est élevée pour devenir une bonne ménagère sachant faire la cuisine, le nettoyage, la collecte de l’eau et des combustibles, sachant prendre soin des enfants, des personnes âgées sans aucune reconnaissance , ni rémunération pour le travail fourni et le temps consacré à toutes ces tâches », rappelle Olivia AMEDJOGBE KOUEVI qui souhaite un changement absolu de cette situation, confrontée aux nombreux freins, entretenus par des pratiques sociales discriminantes et parfois par les femmes elles-mêmes à travers l’éducation donnée aux enfants.
« Il urge de sensibiliser tous les acteurs pour une meilleure prise de conscience de la nécessité de valoriser le travail domestique non rémunéré jusqu’ici et de l’inclure véritablement dans les politiques et programmes étatiques afin de favoriser un développement équitable de la société », lance la Présidente du REFAMP-Togo.
Allant dans le même sens, Mme Aïssata Fall, Directrice Afrique du Bureau de référence pour les questions de population (PRB) fait observer que : « les pays de toute la région incluant le Togo se sont engagés à considérer le genre et le changement démographique dans leur nouveau mode de programmation et de budgétisation. Tout cela, poursuit-elle, « demande de différents outils qui permettent à nos pays de mieux analyser la manière dont on peut utiliser le changement démographique en cours pour construire une meilleure croissance économique. « Cela inclut la considération de différentes notions de travail comme le travail invisible qui est fourni au sein des familles par les fournisseurs de soins familiaux. Bien souvent ces soins familiaux sont fournis par des femmes en majorité, cependant ce travail n’est pas rémunéré et n’apparaît pas dans les analyses économiques, ce qui cause problème. »
Selon cette dernière, avec le changement de modèles sociaux, tout le monde doit donc avoir une activité rémunérée pour être capable de payer la nourriture, l’éducation…
Mme Olivia AMEDJOGBE KOUEVI, Présidente de REFAMP-Togo et Mme Aïssata Fall, Directrice Afrique de PRB réagissaient lors d’une concertation de haut niveau sur le travail domestique non rémunéré et l’économie de soin, organisée mercredi 07 février 2023 à Lomé par le Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) et le Bureau de référence pour les questions de population (PRB) en collaboration avec le Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, section Togo (REFAMP-Togo). La rencontre s’inscrit dans le cadre du projet Counting Women’s Work.
Rachel DOUBIDJI