Faire des études supérieures exige de la disponibilité et de l’engagement mais aussi des moyens financiers pour répondre aux nombreux besoins qu’impose cette étape de la formation. Certaines étudiantes ont donc fait le choix d’effectuer de petits commerces sur le campus universitaire afin de supporter ou d’autofinancer leurs études. C’est le cas d’Edwige ADONKO, étudiante en fin de parcours lettres modernes qui vend des amuse-gueules sur le campus, après ses cours.
Elle a choisi de mettre un pied dans l’entreprenariat pour aider ses parents dans le financement de ses études. Un sachet bien chargé aux bras, quelques amuse-gueules ensachés en mains, un sac au Dos, Edwige déambule à ses heures dégagées sur le campus à la quête de clients pour ses marchandises.
C’est une fille qui ne veut ni tendre la main à chaque fois aux parents, ni subir les revers du manque: « Je ne veux pas tout le temps dépendre de mes parents qui parfois aussi sont en manque. C’est la raison pour laquelle, j’ai commencé cette activité. Je peux dire que les gens sont intéressés. Ils apprécient et achètent. Avec les bénéfices, je gère mes petits besoins et au cas où les parents ont quelques difficultés financières, je paie moi-même les fascicules de cours et autres. Il faut dire que mes économies m’aident énormément », relate l’étudiante.
Chaque semaine, la jeune fille s’en va se ravitailler au Grand marché de Lomé. Une fois arrivée à la maison, elle portionne les amuse-gueules dans les sachets et bouteilles, prêts à revendre. Ce sont des amuse-gueules à base du blé et du lait, faites au four qu’elle commercialise deux à quatre jours dans la semaine, faisant des bénéfices allant de 5000 à 7000 F CFA.
Pour Edwige, il n’y a aucun obstacle à se lancer dans ce genre d’activité, en étant étudiante : «Je suis naturellement très ouverte et je n’ai pas de difficulté à approcher les gens, ni à me laisser approcher. Du coup, je n’ai aucun problème à vendre. Il n’y a pas de honte à chercher de l’argent, à entreprendre une activité pour se chercher une place sous le soleil. Pour éviter des regrets demain, il faut prendre des décisions pour sa vie, personne ne le fera à votre place ».
La jeune fille qui rêvait devenir journaliste mais par faute de moyens n’a pas pu faire l’Institut des Sciences de l’Information et de la Communication (ISICA), compte après sa licence, suivre une formation en communication pour se lancer dans le domaine et devenir « une personne influente » selon ses dires.
Agée de 21 ans, Edwige ADONKO s’accroche à ses rêves et surtout s’arme de courage pour les atteindre. De plus, cette activité constitue pour elle un véritable tremplin personnel. « Entreprendre en étant étudiante constitue pour moi, une manière d’entrer déjà dans la vie active et de faire les choix par moi-même », affirme-t-elle.
Seyram kossivi