Informaticienne de formation et actrice par passion, Constance TOGBONOU a été mordue très tôt par le 6è art. Promotrice de l’École Supérieure des Arts du Spectacle (ESAS), elle est également la Directrice Générale du Festival International du Théâtre et d’Arts Plastiques (FITAF). C’est un visage incontournable du monde culturel togolais qui « nous inspire » cette semaine.
Présentez-vous à nos lecteurs !
Je suis Constance TOGBONOU, Directrice Générale du Festival International du Théâtre et d’Arts Plastiques (FITAP) et Promotrice de l’École Supérieure des Arts du Spectacle (ESAS). Je suis analyste programmeuse de formation, c’est-à-dire informaticienne.
Parlez-nous de votre passion pour la culture et l’art
Ma passion pour la culture a commencé à l’école primaire et déjà au collège, j’ai milité au club UNESCO et au club ONU. Chose qui m’a beaucoup aidée. À l’école secondaire, j’ai donc commencé par écrire les poésies et j’ai reçu le prix « Victor Hugo » avec le club ONU. Au lycée, j’ai toujours continué à militer dans les clubs et démarré l’écriture des pièces de théâtre. En 1992, j’ai commencé par mettre en scène mes pièces de théâtre. La même année, j’ai créé ma compagnie de théâtre qui s’appelait « Compagnie Nouvelle Etoile ».
À l’époque, quand je voyageais dans d’autres pays, j’ai constaté qu’il y a des écoles qui forment en théâtres mais au Togo il y en n’avait pas. C’est ce qui m’a amené à créer un festival pour pouvoir faire des formations à nos artistes, puisque je n’étais pas en mesure de créer une école. C’est ainsi que j’ai ouvert le festival en 1998 et la première édition a eu lieu en 1999.
Parlez-nous du Festival International du Théâtre et d’Arts Plastiques (FITAP) dont vous êtes la Directrice Générale
Le FITAP est créé en Août 1998. La première édition a eu lieu du 23 au 30 mars 1999. C’est une biennale pluridisciplinaire qui met en lumière le théâtre, la danse, les contes, tout ce qui représente l’art de la scène. À chaque festival, on a au moins 35 à 50 compagnies (compagnie de théâtre, compagnie de contes…) qui viennent de plusieurs pays.
Au cours de ce festival, on fait aussi des formations puisqu’au Togo, on n’a pas une école de théâtres. Donc ce sont les formations qui accompagnent les comédiens, les metteurs en scène, les chorégraphes et autres acteurs pour les aider à exceller. Nous sommes aujourd’hui à la 11ème édition, après 22 ans.
La dernière édition s’est en effet tenue du 22 au 30 avril 2022 où nous avons encore formé les comédiens, metteurs en scène, chorégraphes …mais aussi les journalistes en critique d’art. Depuis 2015 et à chaque édition, on a formé environ 40 journalistes en critique d’art parce que ce sont ces journalistes qui peuvent nous accompagner. À part cela, nous avons aussi formé une trentaine d’enseignants du primaire et du secondaire afin qu’ils puissent à leur tour former dans les écoles les groupes de théâtre en animation culturelle.
Dans le cadre social, nous avons formé 620 détenus en activités génératrices de revenus, en baltique, en tricotage puis en peinture puisque c’est un festival de théâtre et d’art plastique qui englobe l’artisanat. On a formé de 2016 à 2018, les détenus de 4 prisons de la région maritime qui ont eu des attestations qui les aident à s’installer et faire un travail après leur sortie de la prison.
Par ailleurs, nous faisons des spectacles dans les prisons, dans les hôpitaux psychiatriques et chez les non-voyants.
Onze éditions déjà, quelle satisfaction ?
La satisfaction, elle est totale parce qu’on a beaucoup apporté à la culture togolaise. On a pu regrouper plus de 15000 personnes autour de ces festivals.
Quel était le besoin qui se faisait sentir sur le terrain ?
Le FITAP a été créé pour pouvoir promouvoir la culture togolaise en général et en particulier améliorer le spectacle togolais par la créativité en s’inspirant de ce qui se fait dans d’autres pays. Vous allez voir qu’à la première édition, on a amené les grandes compagnies des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire avec GOHOU. À chaque édition, on fait des recherches pour trouver et inviter de grandes compagnies des autres pays pour pouvoir inspirer les compagnies togolaises.
Au vingtième anniversaire du FITAP, vous avez commencé par décerner des prix aux artistes. Il faut nous en dire plus
Vous devez constater que nos artistes travaillent mais ils ne sont pas récompensés. Certains représentent le Togo en Afrique et même à l’international. Donc on a instauré des prix honorifiques pour ceux qui ont déjà fait au moins 25 ans de carrière dans le domaine culturel et qui ont représenté le Togo valablement sur le plan international. Ces prix sont notamment les prix d’excellence FITAP et des prix d’excellence en art et culture. Nous avons aussi institué des prix aux partenaires et acteurs qui accompagnent la culture.
Alors, présentez-nous également de l’École Supérieure des arts du Spectacle (ESAS) dont vous êtes promotrice
L’école supérieure des arts du spectacle a été créée au cours du 20ème anniversaire. En 2021, on a eu l’agrément avec le Ministère de l’enseignement supérieur. En 2022, on a lancé la première promotion avec des cours en ligne et avec les cours en présentiel en janvier 2023. A l’école supérieure des arts et du spectacle, nous avons comme filières art et spectacle qui comporte deux options notamment l’option scène (danse, théâtre, conte, marionnette, tout ce qui rentre dans l’art de la scène) et l’option art (cinéma et la photographie). Dans ces options, nous avons la licence et le master. Nous sommes en train de créer également la filière art musical, sur demande de plusieurs personnes
Vous avez plusieurs responsabilités à la fois, comment arrivez-vous à vous organiser ?
C’est difficile, je me lève tôt et je dors tard.
Si vous avez un conseil à donner aux jeunes filles, ce sera lequel ?
Il faut qu’elles donnent leur temps au travail. C’est après le travail qu’on peut se faire plaisir. Le travail paie toujours et c’est en travaillant qu’on peut s’offrir tout ce qu’on veut.