Grâce aux marionnettes, elle a parcouru le monde pour des festivals, formations, recherches … TSIKPLONOU Vicky a décidé d’être marionnettiste depuis qu’elle a compris que la marionnette est un outil indispensable à l’éducation, la formation, la sensibilité et à l’éveil de talents à tous les niveaux. La fondatrice de l’association « EVAGLO » a commencé son métier comme montreuse ou manipulatrice de marionnettes mais quelques années plus tard, l’envie de se faire former et de se professionnaliser dans le domaine a pris le dessus. Elle s’est donc d’abord formée à Lomé au Centre culturel français à l’époque et l’institut Goethe, ensuite à Charleville-Mézières en France grâce à une bourse que l’Agence de coopération culturelle et technique lui a octroyé en 1988. D’autres opportunités de formations s’offriront à elle, au cours des festivals sillonnés. Ekinamag l’a rencontrée.
Veuillez-vous présenter à nos lecteurs
Je suis TSIKPLONOU Vicky marionnettiste, comédienne, percussionniste, actrice de cinéma, scripte et metteur en scène. Je suis la fondatrice de l’association EVAGLO et directrice artistique de la compagnie féminine de théâtre de marionnettes « EVAGLO NYONUWO MISSITÉ’’.
D’où vous vient cette passion pour les marionnettes ?
Les marionnettes m’ont toujours fasciné. Dès ma petite enfance à l’école primaire publique d’application à Atakpamé, l’école faisait de temps en temps des spectacles de marionnettes pour nous égayer. J’ai ainsi gardé ces souvenirs jusqu’à Lomé où mon chemin a croisé celui du maître marionnettiste Mr DANAYE. Mon aventure avec les marionnettes a effectivement démarré et j’y suis, j’y reste.
Avez-vous suivi des formations ou fait un parcours académique qui vous prédisposait à cette activité ?
J’ai commencé comme simple montreuse ou manipulatrice de marionnettes. Ce n’est qu’après quelques années que la nécessité de se faire former et de se professionnaliser dans le domaine s’est imposée. D’abord, je me suis formée à Lomé au Centre culturel français à l’époque et à l’institut Goethe, ensuite à Charleville-Mézières en France grâce à une bourse que l’Agence de coopération culturelle et technique m’a octroyée en 1988. D’autres opportunités de formations. Enfin, j’ai eu d’autres opportunités de formations au cours des festivals sillonnés.
Comment s’est fait la transition de manipulatrice de marionnette à une marionnettiste professionnelle et quel a été le déclic ?
Je suis devenue marionnettiste depuis que j’ai compris que la marionnette est un outil indispensable à l’éducation, la formation, la sensibilité et à l’éveil de talents à tous les niveaux. Le déclic, c’est le public. La joie, l’enthousiasme que le public me renvoyait au moment des prestations. J’ai dû épouser cet art pour être plus proche des humains. Grâce aux marionnettes et à la volonté du créateur, j’ai parcouru le monde dans le cadre des festivals, formations, recherches ..
Quels messages véhiculez-vous souvent dans vos spectacles ?
Tout type de messages instructifs et ludiques sans toutefois oublier les messages d’amour et de pardon. Et ces spectacles sont souvent accompagnés de percussion et de chants.
Et quel est votre public cible ?
Nos spectacles s’adressent à toutes les couches de la société notamment les tout petits, les petits, les jeunes, les adultes, les personnes âgées, les personnes en situation de handicaps.
Vous évoluez dans un domaine où on voit beaucoup plus d’hommes. Une femme marionnettiste avec une équipe exclusivement féminine, rencontrez-vous des difficultés particulières sur le terrain ?
Comme difficultés, il y a le harcèlement, l’injustice pour ne citer que ceux-là.
Quand on se retrouve aux festivals, les femmes sont souvent victimes des tentatives d’attouchements et du harcèlement sexuel. Nous évoluons dans un domaine où les femmes sont exposées, c’est d’ailleurs pourquoi certains refusent de permettre à leurs enfants filles à y évoluer.
Par rapport à l’injustice, c’est souvent lié à la programmation des spectacles. Parfois, on se dit que nous sommes une compagnie de femmes et on nous programme dans une petite salle et c’est souvent après notre premier spectacle qu’on se rend compte que nous sommes fortes et professionnelles et on nous programme dans des grandes salles. Les traitements financiers diffèrent aussi des fois. Ce n’est qu’après nous avoir vu sur scène que les choses changent.
Encourageriez-vous les jeunes à embrasser cet art ?
Oui je les encourage à embrasser l’art de la marionnette. Non seulement c’est fascinant mais aussi il y a beaucoup d’opportunités dans le domaine dont les bourses d’études, les stages de perfectionnement et aussi les formations modulaires.
Un conseil à donner aux femmes en général et aux jeunes filles en particulier ?
Aux femmes et aux jeunes filles, je dirai d’avoir confiance en soi. Il faut rester constante et persévérante quelques soient les difficultés. Il faut développer une grande passion et un grand amour pour ce que l’on fait.
Interview réalisée par Emile AGBASSINOU