S’engager et se donner toujours plus, c’est le leitmotiv de cette militante qui allie fort bien le combat pour un environnement plus sain à celui d’une éducation de qualité pour tous. Deux fronts qui visent le même objectif, celui de la préservation et de l’amélioration du vécu. Andréa Magnon est une vraie passionnée et entrepreneure décidée à faire bouger les lignes. Ekinamag présente cette semaine une autre étincelle qui embrase tout sur son passage.
Présentez-vous à nos lecteurs
Je suis MAGNON Délali Yawa Andréa, chrétienne, biologiste en formation, rédactrice web et engagée pour la cause environnementale. Je suis également entrepreneure, notamment promotrice de la marque Vivina chips. Par ailleurs, ayant un intérêt très prononcé pour l’accès de tous à une éducation de qualité, j’ai initié le concept Je fê partie de la solution (JEFPAS).
Parlez-nous de votre engagement pour la protection de l’environnement et dites-nous le pourquoi de ce combat
Je me suis portée très tôt et je dirais inconsciemment vers la protection de l’environnement. En fait, toute petite j’écrivais déjà des textes pour sensibiliser mes pairs au collège à prendre soin de notre environnement. Après mon baccalauréat, j’ai davantage pris conscience des effets du changement climatique avec l’AJECC (Association des Jeunes Engagés contre le Changement Climatique) dans laquelle je milite depuis 2018, et aujourd’hui par des actions de sensibilisations, la participation à des rencontres et à des activités de restauration des écosystèmes, de nettoyage de la plage, de quartier propre, j’essaie d’éveiller le plus de personnes sur les dangers communs que nous courrons et je joins ma voix à celle de ces hommes et femmes qui sont engagés pour sauver la planète.
Ce combat de la protection de l’environnement est un défi mondial car c’est l’avenir de toute l’humanité qui est en jeu si l’on ne passe pas très vite à l’action. Quoique l’on dise, nous subissons tous les effets du changement climatique et il urge que chacun de nous, de son côté, commence par poser des pas individuels qui deviendront collectifs pour le bien être de notre planète. Vivre et prôner un mode de vie éco-responsable, participer à des activités, proposer des solutions vertes… sont pour moi, des moyens de m’assurer que notre planète soit vivable pour la génération future.
Votre activisme pour la justice climatique vous a valu des distinctions. Citez-nous ces prix !
Pour moi en réalité, ces distinctions et prix ne sont pas une fin en soi, mais plutôt une incitation à toujours mieux faire d’autant plus qu’ils sont sous forme de programmes qui nous permettent d’apprendre à mieux gérer nos projets. Je pourrais entre autres parler de :
Ambassadrice verte pour le climat en Afrique CCAO 2020, une distinction pour les jeunes Africains qui s’activent à restaurer les écosystèmes dans leurs pays et en Afrique.
Green Leadership Time, GLT fellow, un programme de Youth Architect Community (YAC) qui a permis aux jeunes sélectionnés d’être formés et d’apporter une solution écologique aux communes Togolaises.
Earth Ambassador ICCE (International Center for Culture and Education), un programme qui vise à étendre la sensibilisation sur le changement climatique et ses effets en accompagnant des engagés et des initiateurs d’activités dans ce cadre.
Quelles sont les différentes organisations dont vous êtes membres ?
J’ai eu à travailler avec plusieurs organisations en tant que bénévole mais je ne suis membre que de l’AJECC (Association des Jeunes Engagés contre le Changement Climatique), du CADD-TOGO (Centre d’Action pour le Développement Durable au Togo), et de plusieurs plateformes et communauté comme TogoVi bé Sourire, Youth Women 4 Development (YW4DEV), Ecolotrip….
Vous venez de remporter un nouveau prix, parlez-nous de ce sacre ! Quels sentiments vous animent ?
Le TOGO DIGITAL AWARDS est le premier concours qui rassemble et récompense les acteurs du numérique au Togo et avec mon projet SEMAINE À MOT j’ai décroché le 2ème prix dans la catégorie « Travaux Académiques ». SEMAINE À MOT est un concours inter-écoles qui met en avant l’art oratoire, la culture générale, la langue anglaise, la lecture et la mise en commun des connaissances au sein de la jeune génération dans les écoles, ceci en se basant sur l’animation des clubs FRESQUES ARTISTIQUES grâce au numérique.
Je ne peux qu’être reconnaissante pour ce prix qui vient gratifier le travail que fait toute l’équipe de JEFPAS et cette vision qui m’a poussé à débuter ce projet dans les écoles. C’est aussi une preuve qu’il y a encore du travail à faire dans les écoles à travers l’animation des clubs. Je peux dire que je suis très émue de joie, car ce projet qui semblait insignifiant pour d’aucuns, prends de l’ampleur aujourd’hui.
Je saisis cette opportunité pour remercier encore une fois le comité d’organisation de Togo Digital Awards pour ce travail qui vient honorer les hommes et femmes usant du numérique pour le développement durable de notre pays le Togo dans divers domaines.
Vous êtes aussi lauréate 2022 de la meilleure idée de création d’entreprise au challenge startupper TotalEnergies, qu’est-ce qui vous a valu ce titre ?
J’ai participé au challenge startupper TotalEnergies avec mon projet dénommé Fun’io : des barres de céréales d’Afrique à base du fonio, céréale sans gluten peu utilisé mais très riche en apport lipidique et en acides aminés. Ces barres de céréales Fun’io seront dans peu de temps accessibles à tous, emportable partout, bon pour les enfants, adultes et même les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires et du diabète. Le jury m’a donc décerné le prix de la meilleure idée de création d’entreprise à cause de l’originalité et des objectifs poursuivis par ce projet.
Expliquez-nous le concept « Je fê partie de la solution » (JEFPAS), devenu aujourd’hui un mouvement de jeunes, dont vous êtes l’initiatrice
Tout comme le début de tout projet, JEFPAS fut une idée, l’idée d’un concept lancé par une jeune fille, convaincue que nous tous, nous pouvons être acteurs de changements positifs dans nos communautés si nous le désirons. Le but est donc de faire comprendre que par un sourire, un oui, un merci, une action… nous pouvons faire partie d’une solution donnée. Dans un autre registre, je suis convaincu que ce changement de mentalité ne peut se faire que si le travail s’effectue dès la base, et si ce changement est réussi nous assisterons à l’avènement d’une jeune génération qui deviendra plus épanouie, plus responsable.
En avril 2021, j’ai donc lancé le concours : Vacances je m’exprime et je lis (JMJL). Très vite, j’ai eu à demander des fonds à mes contacts, qui ont été très généreux d’ailleurs. Les Editions Awoudy, le Club le littéraire, la chaîne de l’Espoir nous ont ainsi accompagné avec des livres et cela a permis à des élèves d’avoir des livres à lire pendant les vacances, des sacs à dos la rentrée ; de s’exprimer sur des sujets d’actualité comme la pandémie, l’égalité et la protection de l’environnement.
Il faut dire que l’engouement autour de ce concept, du concours et les collaborations que j’ai eu à faire avec des amis m’a motivé à envisager un futur plus grand pour JEFPAS et très vite, il y a eu une équipe formée autour du mouvement. Nous sommes retournés dans les écoles pour créer des clubs de lecture et de créativité « Fresques Artistiques ». Avec l’accompagnement de notre marraine Audrey KOUBODENA et de plusieurs structures, nous avons organisé le concours Inter-écoles SEMAINE À MOT (SAM) pour des échanges entre les élèves des différents établissements dans lesquels nous avons animé les clubs.
La première édition de SAM a été parrainée par Monsieur le préfet d’Agoè Nyivé, le Colonel Hodabalo AWATE et avec le concours de l’ONG PASSAÏ nos 4 meilleurs lauréats ont bénéficié d’une bourse d’études couvrant leur fourniture et frais de scolarité jusqu’au baccalauréat. Nous tenons à renouveler nos remerciements à l’ONG PASSAÏ qui a entièrement financé les bourses et a accepté de nous accompagner durant la 1ère édition de SEMAINE À MOT.
Aujourd’hui, la vision du mouvement de jeunes JEFPAS est d’amener les enfants, adolescents et jeunes à s’épanouir, à cultiver un esprit de résilience, d’adaptation et de citoyenneté mondiale.
Vous avez aussi l’amour pour la littérature. Parlez-nous de cette passion !
Cette passion est née de la lecture surtout pendant les vacances quand j’étais au collège. En dévorant chaque livre, je ressentais un plaisir fou, je me permettais de voyager à travers chaque mot, histoire et pensées de l’auteur. Instinctivement, j’ai voulu à mon tour faire ressentir cela aux autres en écrivant. C’est donc là qu’est né l’amour pour la littérature et particulièrement pour l’écriture.
Un mot aux jeunes filles qui nous lisent
Cette phrase est devenue mon slogan et aux jeunes filles qui nous lisent je dirais : << Osez, défiez les limites positivement, cherchez continuellement à apprendre, laissez-vous enseigner, soyez humbles, gardez vos valeurs et laissez faire le temps, vous obtiendrez ce que vous voulez et vous en serez fières. >>
Propos recueillis par Hélène DOUBIDJI