Rejoice Awoudja peint murs et plafonds. La jeune femme a trouvé très tôt, sa place dans cet univers encore très masculin. Cela fait 10 ans que son entreprise « Rejoyce Peinture » fait son petit bonhomme de chemin. Rencontre.
Bras couverts de peinture, rouleau à la main, Rejoice, 27 ans, aidée de deux collaborateurs, s’active à rénover un appartement de deux chambres salons, cuisine, wc et douche, au quartier Avedji à Lomé. L’ancien occupant des lieux ayant déménagé, le propriétaire fait appel à « Rejoye Peinture » pour embellir l’appartement, avant de le louer à une autre personne.
« Ici, c’est la maison d’un de mes clients fidèles. Nous allons tout peindre, dedans comme dehors, les portes, murs, plafonds. Nous avons démarré les travaux proprement dits vers midi et d’ici quelques heures, tout sera clean », affirme la jeune femme, bien élancée, visiblement timide et peu bavarde.
Rejoice est peintre en bâtiment depuis « toujours ». Elle dit avoir commencé dès l’âge de 17 ans, après une formation en la matière pendant 3 ans, à Accra.
« J’ai eu le BEPC et j’ai arrêté l’école. Il fallait donc apprendre un métier. J’ai alors décidé de suivre une formation pour devenir peintre bâtiment. Personne ne s’est opposé à cela», explique-t-elle.
En effet, Rejoice redonne vie à tous type de bâtiments : maisons d’habitation, immeubles de bureaux, appartements… Guidée par l’amour du travail bien fait, au-delà de la technique, elle sait utiliser les couleurs et harmoniser les nuances. Ce qui compte pour elle, c’est la satisfaction du client.
«À la fin d’un chantier, je contemple le résultat et cela me donne un sentiment de satisfaction. Surtout quand le client est content », dit-elle, avant d’ajouter que « chaque client est différent, il est important de savoir s’adapter pour les satisfaire.»
« C’est mon travail. Je l’ai choisi par passion »
La jeune peintre, définit son métier comme un travail qui la « ressemble » et qu’elle a choisi par passion. « Certains disent que ce n’est pas un métier pour une femme, moi je ne fais pas trop attention à ces propos. C’est mon travail. Je l’ai choisi par passion, je l’adore », affirme-t-elle, avec véhémence.
Elle fait toutefois observer qu’au même moment, certains clients sont très contents d’avoir des femmes sur leurs chantiers et disent même que les femmes sont plus méticuleuses.
En dix ans, Rejoice a en effet travaillé sur de nombreux chantiers. Parlant de son travail, elle affirme qu’un peintre bâtiment habille, décore et protège et donne vie aux surfaces comme les murs, les plafonds. Il s’agit d’un travail qui nécessite la maitrise de certains outils et des gestes techniques bien précis.
Selon elle, le choix des peintures est une étape très capitale. « C’est le moment de définir la couleur finale que l’on souhaite attribuer au bâtiment, surtout dans la mesure où, il y a divers types de peintures sur le marché (acrylique, glycéro etc.) Il convient donc de choisir selon plusieurs facteurs », fait-elle savoir.
La préparation en amont des murs est également une phase tout autant importante, dit-elle. Il faut « prendre soin de poncer, de nettoyer, de lisser les surfaces à peindre à moins qu’il s’agit d’un bâtiment neuf où il faudrait seulement veiller à bien rendre lisses les surfaces ».
Sans toutefois décliné ses revenus exacts, la jeune femme affirme qu’elle vit de son travail, aide sa mère et ses frères à la hauteur de ses moyens.
Aux jeunes filles qui souhaiteraient embrasser son métier, elle leur dit de ne pas avoir peur. «Tout est possible quand on a une envie débordante. Il faut oser même si ce n’est pas facile et être mentalement fort. Les femmes ont leur place dans ce milieu», lance Rejoice.
Ecrit par Hélène Doubidji