La Représentante Résidente du Plan International au Togo, Mme Awa Faly Ba évoque, chiffres à l’appui, les violences basées sur le genre et les différentes sortes d’inégalités persistantes entre l’homme et la femme.
« Il y a une réelle différence d’opportunités entre les petits garçons et les petites filles à leur naissance », fait d’abord savoir Mme Awa Faly Ba, qui a ensuite révélé que dans le monde 132 millions de filles ne sont pas scolarisées.
« Elles ne sont pas scolarisées parce que quand les parents sont pauvres et qu’il faut faire un choix, on préfère amener les garçons à l’école. La fille, elle doit aider sa maman, c’est un fait », déplore la Représentante Résidente du Plan International.
Selon Mme Awa Faly Ba, un monde équitable, c’est un monde où tout le monde a le droit d’apprendre et d’entreprendre. « Sur cette question d’apprentissage, 132 millions de filles sont déjà hors du système », poursuit-elle, avant de révéler d’autres chiffres qui font froid au dos.
« Une femme sur 2 qui est tuée dans le monde, a été assassinée par son conjoint, son partenaire ou quelqu’un de sa famille contre un homme sur 20 dans le monde. Ce sont des faits, ce ne sont pas des perceptions. C’est sur cela qu’il faut qu’on travaille. 200 millions de femmes ont été mutilées génialement et une femme sur 3 dans le monde a subi des violences sexuelles à différents niveaux (…) La femme doit avoir le choix de pouvoir décider de quand, avec qui et comment se marier, de faire des enfants ou non, du nombre d’enfants qu’elle doit avoir mais dans le monde, toutes les 2 secondes, une fille est mariée contre son avis », regrette Mme Awa Faly Ba.
Parlant de la question du harcèlement en milieu du travail, la Représentante Résidente du Plan International au Togo précise que ce sont les femmes qui en sont les plus victimes. Quant aux opportunités, elle indique que « les femmes sont les spécialistes de l’informel et de la micro entreprise. Elles sont dans les secteurs que les hommes ne veulent pas. Elles soutiennent les familles mais elles ne sont pas reconnues comme telles ».
Ces violations des droits et données de manque d’opportunité des femmes, selon cette dernière, sont fondées sur des perceptions et visions de la société et c’est ce qui empêche les femmes de s’épanouir et de jouer leur rôle dans la société. « C’est également ce qui empêche beaucoup de sociétés particulièrement africaine de vraiment se développer », analyse-t-elle, avant de conclure que la question du genre et des droits de femmes est non seulement une question universelle qui ne concerne uniquement pas une race, ni une culture, ni une religion mais aussi c’est une question de « masculinité et de féminité à revisiter ».
La Représentante Résidente du Plan International au Togo, Mme Awa Faly Ba intervenait en tant que panéliste lors du débat d’idées « Masculin et Féminin : Perceptions et Perspectives », organisé le 29 Mars par l’Institut Français du Togo.
Rachel DOUBIDJI