Elle fait partie des 9 femmes honorées par la société Vlisco Africa Company-Togo cette année dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, en dressant leurs portraits sur ses murs. Portefaix depuis plus de 40 ans, Mme Vessou Ayoko a su résister aux péripéties de la vie en travaillant avec ardeur et dans l’honnêteté. Ekinamag vous en dit plus .
Dame Ayoko, connue sous le nom de « Kplomdo », a perdu très tôt sa maman. Elle quitta sa ville natale, Aného vers 1960 pour rejoindre Lomé à l’aide d’un train. Agée de moins de 20 ans à l’époque, et n’ayant pas mis pied à l’école comme d’autres filles de sa génération (parce que seuls les garçons en avaient le privilège), elle avait pris la décision de se rendre dans la capitale pour se chercher. Sa première destination : le marché d’Adawlato notamment Atikpodji.
A ce lieu, elle a choisi d’évoluer avec des portefaix. « J’ai été accueillie par les portefaix originaires de la préfecture de Vo », confie-t-elle. Celles-ci constituaient une famille pour Ayoko avec qui elle cheminait ensemble et partageait un logement de fortune.
Leur travail consiste à charger des marchandises entre autres pagnes achetés dans les magasins ou boutiques jusqu’à une autre boutique ou vers un véhicule pour convoyage. Une activité pas du tout aisée compte tenu du poids des marchandises. Mais Ayoko et les autres femmes portefaix s’y adonnent avec ardeur.
Travaillant surtout dans l’honnêteté, beaucoup de clients et de responsables de boutiques notamment des Nana Benz font confiance à Ayoko. De fait, on lui confie des sommes élevées d’argent pour aller acheter des pagnes et les convoyer vers des lieux indiqués, sans crainte. « C’est avec cette activité de portefaix que j’ai élevé mes enfants, que je suis rentrée dans ma propre maison avec l’aide de Dieu », confie-t-elle.
Ses réalisations, Vessou Ayoko, les doit à son « honnêteté » qui lui a fait gagner une confiance totale de la part de ses clients. « Je dis souvent à mes filles et petites filles d’être honnêtes dans tout ce qu’elles entreprennent. Ce qui ne t’appartient pas, il ne faut pas le prendre. Pour gagner de l’argent, il faut travailler. Ne vous créez pas de problèmes en convoitant les choses d’autrui », conseille-t-elle.
Selon elle, « les obstacles ou difficultés ne sont que des étapes de la vie à franchir pour grandir. Cela ne doit en aucun cas, nous éloigner de nos valeurs ».
Dans son travail, la dame Ayoko relève beaucoup de défis avec détermination et persévérance. Ses plus beaux souvenirs sont les moments de réunion de femmes, lors desquels elle chantait et rigolait avec ses « amies ».
Le Mois de la femme Vlisco 2023
Chez Vlisco, cette année, le mois de la femme (Mars) rime avec des histoires de résilience. La société met en lumière des femmes méconnues qui constituent un maillon essentiel dans la chaîne de distribution de ses produits. Ainsi sont honorées, les portefaix, les stylistes, les demi-grossistes et les ambulantes de la chaîne de valeur Vlisco. Des femmes de l’ombre, travailleuses et déterminantes qui contribuent à l’industrie Vlisco.
La structure rend également hommage aux Nana Benz, qui sont en première ligne de la commercialisation des pagnes Vlisco et qui travaillent avec ces femmes remarquables.
En mettant en avant les histoires inspirantes de femmes exceptionnelles de la filière, Vlisco attend sensibiliser l’opinion publique à l’importance de soutenir les femmes qui travaillent dans cette économie et de reconnaître leur contribution inestimable à la société.
Les histoires de ces femmes entrepreneurs montrent leur passion pour le commerce et la mode, leur persévérance, détermination et succès obtenu de dur labeur.
Atha ASSAN